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Éducation : une nouvelle rentrée catastrophique

Photo : manifestation à Paris le 1er février 2024

Une pénurie de personnel partout !

La ministre de l’Éducation, démissionnaire mais toujours en poste, Nicole Belloubet, l’a répété le 2 septembre sur France Inter : « Effectivement, les concours n’ont pas recruté. Mais aujourd’hui, nous avons évidemment comblé ces déficits. » Malheureusement pour elle, les faits sont têtus. Selon l’enquête publiée par le syndicat enseignant Snes, il manquait au 5 septembre au moins un enseignant dans 56 % des collèges et des lycées. Dans le premier degré, ce sont 1 500 postes qui n’ont pas été pourvus aux concours. Résultat : des classes sans prof et des effectifs qui explosent. Ainsi, dans le Val-de-Marne, 131 écoles voient au moins une classe fermer en cette rentrée. Dans certaines classes de maternelle, les effectifs dépassent 31 élèves par classe ! En Seine-Saint-Denis, il manque au moins un membre du personnel dans 80 % des établissements. Le manque de personnel touche aussi le personnel non enseignant. Dans 60 % des écoles, il manque un ou une infirmière… L’Île-de-France et les régions urbanisées n’ont pas le monopole des problèmes puisque, au 3 septembre, il manquait au moins un enseignant dans 70 % des établissements de Dordogne…

Comment s’étonner de cette pénurie dans le recrutement, alors que les salaires sont gelés depuis des années et que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, réforme après réforme ?

Le tri social et le chaos dans les collèges

Car, bien que démissionnaire, Belloubet applique la dernière réforme en date, son prétendu « choc des savoirs », qui se révèle être surtout un chaos des savoirs. La mise en place de « groupes » qui oblige à placer tous les cours de français ou de mathématiques des 6e ou des 5e sur la même heure provoque une pagaille monstrueuse et des emplois du temps catastrophiques pour les profs comme pour les élèves. Et, même si, dans bien des établissements, les chefs ont prétendu faire des groupes « hétérogènes » et non des groupes de niveau, c’est bien l’objectif du tri social que vise cette réforme. Les profs et les parents qui se sont révoltés cet hiver et ce printemps ont eu bien raison !

Le 10 septembre… et après ?

À l’heure où ces lignes sont écrites, l’intersyndicale nationale appelle à la grève le 10 septembre… mais seulement dans le premier degré ! Heureusement, dans certains départements, des AG et des intersyndicales appellent également le personnel des collèges et des lycées à rejoindre la grève. Cette journée de grève, mollement construite par l’intersyndicale, sera sans doute très modeste. Mais elle sera un premier jalon, avec en perspective la journée interprofessionnelle du 1er octobre, pour construire la riposte nécessaire pour stopper la casse sociale de Macron et de ses gouvernements.


Secrétariat éducation du NPA-R

(Article paru dans le numéro 18 de Révolutionnaires)