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« Escalade » au Moyen-Orient : la France et les États-Unis jouent les pompiers pyromanes [Communiqué du NPA]

Samedi 13 avril au soir, l’État iranien a lancé une attaque aérienne contre l’État d’Israël, en réponse à l’attaque israélienne du 1er avril qui avait rasé le consulat iranien en Syrie et fait 16 morts.

Les impérialistes à la rescousse de l’agresseur

Les armées française et britannique, qui ont gardé des bases dans la région comme au temps des colonies, l’aviation américaine et même la défense jordanienne se sont coalisées pour défendre l’État d’Israël et ont pu intercepter 99 % des drones et missiles iraniens. L’opération n’a donc fait aucune victime. Et pour cause, l’Iran l’avait largement annoncée en avance. Il s’agissait davantage d’une réponse symbolique, pour sauver la face, que d’une véritable contre-attaque.

Cela n’a pas empêché Macron de dénoncer les bombardements commandités par Téhéran comme « une attaque sans précédent qui menace de déstabiliser la région ». Mais qui sont les incendiaires ?

Pour protéger les bases de l’armée d’Israël coupable de génocide, les grandes puissances déploient les moyens les plus sophistiqués. Mais pour la population de plus de 2 millions d’habitants de Gaza, assiégée, affamée, privée de soins, dont les maisons sont bombardées, seuls quelques colis humanitaires sont envoyés par parachute… Sans compter que ces grandes puissances fournissent de l’armement à l’armée israélienne pour ses opérations contre les Gazaouis, notamment la France des composants de mitraillettes !

L’État d’Israël n’aurait pas les moyens, ni matériels, ni militaires, de mener cette guerre permanente aux Palestiniens sans le soutien des grandes puissances impérialistes qui font la loi dans la région, à commencer par les États-Unis, ainsi que la France. La mise en échec de ce raid iranien, d’une portée pourtant assez limitée, l’a de nouveau montré. Le soutien à Israël est « inconditionnel », comme l’ont rappelé Macron et Biden, car ce petit État s’engage à jouer son rôle de gendarme au service de l’ordre impérialiste. Exactement comme l’Égypte ou l’Arabie saoudite, qui ont aussi à maintes reprises fait allégeance aux États-Unis et bénéficient en retour de ce que les dirigeants des pays dits « démocratiques » appellent le « droit à se défendre ».

Contre les régimes d’oppression : unité des exploités !

Quant au régime iranien, c’est une dictature religieuse réactionnaire, en guerre contre son propre peuple. Il fait face à des vagues de révoltes continues : manifestations de femmes contre le sexisme d’État, grèves d’ouvriers pour obtenir de quoi vivre et la liberté de s’organiser pour revendiquer, mouvements de la jeunesse qui conteste les fondements même du régime… Avec cette opération militaire spectaculaire mais très limitée, la dictature de Téhéran tente de redorer son blason à peu de frais tout en s’apprêtant à serrer encore la vis contre sa propre population. Ce régime qui opprime ses minorités nationales (arabe, kurde, baloutche, azéri, turkmène) n’est l’allié d’aucun peuple opprimé !

Il n’en reste pas moins que l’Iran réagit à une agression. C’est bien l’État d’Israël qui est à l’origine de cette nouvelle escalade qui menace d’embraser toute la région. Il est gouverné depuis trente ans par l’extrême droite sioniste la plus raciste, avec le soutien d’intégristes ultra-réactionnaires. Sa politique de colonisation à Jérusalem et en Cisjordanie se double de l’apartheid qu’il fait subir aux Arabes israéliens, et aux massacres en cours depuis six mois à Gaza.

Il n’y a pas de guerre de religion au Moyen-Orient. Mais la loi du plus fort, c’est-à-dire des grands groupes capitalistes américains ou européens, dont les accès aux marchés et aux matières premières sont soutenus par divers moyens militaires, soit des interventions directes soit à travers des régimes alliés dictatoriaux, génocidaires ou intégristes. Les peuples de la région, quelle que soit leur origine ou leur religion, en payent le prix du sang. Pour en finir avec les escalades militaires, pour arrêter le plus vite possible le massacre génocidaire à Gaza, il faudra renverser la domination capitaliste. Et que dès maintenant, partout dans le monde, les peuples s’en mêlent. Ici en France, à nous, travailleurs et travailleuses, de monter au créneau, de manifester pour dénoncer la sale guerre d’Israël et la complicité de l’État et des grands groupes capitalistes français appuyés par le gouvernement de Macron et par l’essentiel de son « opposition » parlementaire d’extrême droite. Exigeons que l’impérialisme français retire ses sales pattes du Moyen-Orient comme de tous les continents où il prétend gendarmer les peuples !

Communiqué du NPA, le 15 avril 2024

 

 


 

 

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