Une marocaine de 50 ans faisait venir de son pays des compatriotes qui devaient débourser entre 5 000 et 10 000 euros pour travailler comme ouvriers dans les exploitations agricoles du sud-ouest. Elle sous-traitait ensuite cette main-d’œuvre à des agriculteurs locaux. Ces Marocains travaillaient « sans contrat de travail » pour la plupart, « faisaient beaucoup d’heures avec peu ou pas de jour de repos » et avec un salaire « très irrégulier », selon l’instruction. L’inspection du travail, citée par le président du tribunal d’Agen, souligne qu’ils étaient logés dans des conditions indignes, dormant sur des matelas « posés à même le sol sans draps avec une seule salle d’eau et un seul WC » au sous-sol sans chauffage d’un bâtiment « dégradé avec de l’humidité, de la moisissure ». La négrière a été condamnée à trois ans de prison et 50 000 euros d’amende avec sursis. Quand aux agriculteurs qui employaient ces travailleurs, ils n’ont pas été inquiétés. Comme l’a fait remarquer un avocat : « Les enjeux économiques locaux et la puissance de certains syndicats agricoles pourraient laisser à penser qu’il ne faut pas trop parler de ce type d’affaire. »