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Et hop, Darmanin et sa loi, à la poubelle !

C’est désormais à l’Assemblée nationale que la loi Darmanin portant sur une énième réforme des conditions d’entrée et de séjour des étrangers va être débattue dans les prochaines semaines. Le but de Darmanin vise à faire adopter cette loi au début de l’année prochaine sans un recours au 49.3 en décrochant une partie des voix de la droite.La commission des Lois de l’Assemblée a retoqué deux des modifications les plus racistes apportées par les sénateurs LR : la suppression de l’aide médicale de l’État (AME), permettant la prise en charge des soins pour les sans-papiers et la fin de l’automaticité du droit du sol. Mais les députés macronistes et leurs alliés du groupe Liot ont validé une grande partie des amendements les plus réactionnaires apportés par le Sénat : la nécessité de bénéficier « de ressources régulières » pour accéder au regroupement familial, la restriction des conditions (déjà très difficiles) ouvrant droit au titre « étranger malade » et l’exigence d’apprentissage de la langue française pour les étrangers vivant sur le sol français. Et ils ont fait aussi leur part de la sale besogne en assouplissant tous les procédés d’expulsion pour les personnes en situation irrégulière et en établissant des chambres territoriales d’examen des dossiers du droit d’asile, qui seront beaucoup plus expéditives. Reste le dispositif-phare de cette nouvelle loi portant sur la régularisation des travailleurs dans les métiers dits « en tension » : l’extrême droite et le clan Ciotti continuent à s’y opposer bec et ongles et, s’il ne sera pas entièrement soumis au pouvoir discrétionnaire des préfets, ceux-ci pourront s’y opposer en cas de « menace à l’ordre public » ou de « non-respect des valeurs de la République ». Autant dire que les prétextes seront légions pour priver des travailleurs et des travailleuses de leur titre de séjour.

C’est toute la contradiction dans laquelle se débat Darmanin qui veut à la fois faire plaisir à un patronat avide de profits qui a besoin de main d’œuvre – mais d’une main-d’œuvre le plus précarisée possible car soumise au chantage permanent à la perte d’un titre de séjour – tout en n’apparaissant pas comme cédant du terrain face au Rassemblement national pour qui tous les étrangers sont des parasites.Cela fait des siècles – depuis le commerce triangulaire et la déportation de millions d’Africains vers l’Amérique – que les capitalistes ne se sont pas gênés d’utiliser pour les besoins de leur économie les bras et les cerveaux de millions de travailleurs dont ils organisent ensuite la discrimination en raison de l’origine ou de la couleur de peau pour mieux créer des divisions entre les exploités. Aujourd’hui, les « esclaves modernes » construisent les installations des Jeux olympiques, nettoient les couloirs du métro, changent les draps des vieillards dans les Ehpad, concoctent les menus dans les restaurants… Leur travail est essentiel à toute la société, mais les capitalistes veulent le rémunérer le moins cher possible. Le racisme d’État est une des facettes de la guerre de classe. Aucun travailleur, aucune travailleuse n’est illégale ! Les seuls étrangers sur cette terre, ce sont les patrons et leurs laquais, et Darmanin avec sa loi est bien le premier d’entre eux !

Marie Darouen

(Article paru dans le numéro 8 de Révolutionnaires)