Damien Scali, 38 ans, aiguilleur du rail
J’ai 38 ans, je suis aiguilleur du rail à la SNCF, un métier que j’exerce depuis 2016, en horaires postés 3×8.
J’ai fait mes premières manifestations comme lycéen, en 2002, quand Le Pen père est passé au second tour de la présidentielle. A l’époque, l’extrême droite avait révolté toute une partie de la jeunesse. Et la campagne d’Olivier Besancenot, jeune travailleur révolutionnaire, m’avait beaucoup marqué. En 2005 j’ai rejoint l’organisation de jeunesse du parti d’Olivier Besancenot.
Presque vingt ans après, militant au NPA-Révolutionnaires, je ne regrette rien de mon engagement. Tous les « barrages » institutionnels à l’extrême droite, de droite comme de gauche n’ont fait que la renforcer. Jusqu’à Macron qui applique sa politique de chasse aux migrants. Tous veulent nous faire croire que l’étranger est l’ennemi. Mais les patrons qui licencient et bloquent nos salaires sont français. Tandis qu’au boulot, nous sommes de toutes origines et nationalités. Alors je n’ai pas changé : vingt ans après, je lutte toujours contre les idées d’extrême droite et contre les divisions entre travailleurs !
Entre temps, j’ai connu bien des grèves et des mouvements, comme les grandes grèves à la SNCF contre le démantèlement du service public. Ou encore le mouvement des Gilets Jaunes dans lequel je me suis plongé à fond au côté de milliers de prolétaires qui faisaient leur première expérience de lutte.
Autant d’épisodes d’une lutte des classes qui montrent bien que les travailleurs n’ont certainement pas dit leur dernier mot !