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ExxonMobil : quand la suppression de 677 emplois menace toute la région

Le 11 avril, la direction d’Exxon Mobil (une des plus grosses sociétés pétrolières et gazières du monde) a annoncé la mise à l’arrêt du Vapocraqueur du site de Gravenchon, en Normandie, soit la suppression de 677 emplois. Avec les emplois induits (sous-traitants, artisans, etc.) ce sont 5 000 emplois qui sont menacés dans la région. Alors que le PDG d’Exxon Mobil clamait la supériorité des complexes qui conjuguent sur un même site raffinerie et activité chimique, l’annonce de la fermeture du secteur chimie est lourde de menaces quant à l’avenir de la raffinerie elle-même.
Aux salariés, les syndicats CFE, CFDT et FO n’ont rien vu d’autre à proposer que la négociation d’un PSE, une indemnité avec accompagnement à la reconversion – on se demande bien où. Et la direction met en place des groupes de soutien psychologique, comme si c’était une perspective. La pérennité du site est impossible, dit Exxon : elle nécessiterait 200 millions d’euros d’investissement. Pour un groupe qui a fait 36 milliards de dollars de profits en 2023 !

La CGT, refusant d’en être rendue à négocier les licenciements, a organisé une AG le jeudi 2 mai, rassemblant 300 salariés. Ceux-ci savent que, si le site ferme, ce n’est pas dans la branche pétrole qu’ils retrouveront un travail. Et la Convention collective du Pétrole étant une des plus avantageuses (sur le plan des salaires, des départs anticipés, de la prise en charge de la pénibilité), les hypothétiques reconversions ne sont que des perspectives à la baisse.

Beaucoup sont conscients que, pour sauver leur emploi, c’est la lutte qui est à l’ordre du jour. Et, pour cela, la nécessité est de discuter la façon de créer un rapport de force face à la direction d’Exxon Mobil, pas la recherche d’un « plan industriel », une solution de rechange pour la direction en quelque sorte, comme cela a été évoqué lors de cette AG. Ni du sauvetage de l’emploi en France au détriment de l’emploi ailleurs, sous le prétexte, aussi invoqué, qu’Exxon délocalise parce que les normes écologiques imposées en Europe sont un peu plus restrictives que le droit de polluer sans limite à Madagascar (où Exxon Mobil a ouvert une plateforme combinée capable de desservir l’Europe, l’Asie et l’Afrique).

De Madagascar à Gravenchon, on a le même ennemi, le même patron. Et, dans cette région où la fermeture annoncée du secteur chimie du site d’Exxon Mobil menace à terme les emplois de plusieurs milliers d’autres salariés, pas besoin pour les 677 salariés frappés d’attendre que les autres le soient pour aller chercher leur appui dans les piquets de grèves, les manifestations qu’on pourrait organiser, pour s’adresser à tous les travailleurs de la région, pour lier la lutte des salariés d’Exxon Mobil à celle des autres entreprises mobilisées contre les licenciements. Afin de créer le rapport de force qui gène l’ensemble du patronat et soit la meilleure façon de faire reculer Exxon lui-même.

Correspondant