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Gare Saint-Lazare : attention au départ !

La direction SNCF de la région Paris-Saint-Lazare a annoncé la disparition d’ici juin 2025 des cheminots qui gèrent sur les quais la bonne circulation des trains et leur départ en toute sécurité. C’est osé, dans une des gares parisiennes les plus engorgées, avec énormément de passage sur une surface réduite, des quais étroits (sans compter des arrivées et départs sur le même quai). Suite à des accidents, les enquêtes de sécurité et le tribunal ont conclu à la nécessité d’opérations de départ, y compris pour les trains sans voyageurs.

Prétexte invoqué pour cette suppression de personnels : les trains sont de plus en plus équipés de caméras au niveau des portes, ce qui permettrait aux conducteurs de se passer de la surveillance et de l’intervention de personnel à quai. Un raisonnement démenti par l’intervention fréquente de chefs de service pour éviter des accidents potentiellement graves, voire mortels… y compris pour des trains déjà équipés de caméras. Mais pour la direction, aux conducteurs de tout faire : vérifier les quais, s’assurer de l’absence de tout problème à bord, garantir la sécurité des usagers… et accessoirement, conduire leur train ?

Supprimer le boulot des uns pour surcharger ceux qui restent, quitte à sacrifier au passage la sécurité et le confort des usagers : la SNCF applique la formule depuis des années. Disparus ou presque, les cheminots dans les couloirs des trains régionaux pour informer les voyageurs, gérer les descentes et montées à chaque arrêt, etc. Disparus ou presque, les cheminots en gare, avec la vague de fermetures des guichets commerciaux. Dès que le soleil tombe, il faut sombre en gare et les quais sont quasi-vides de tout personnel. Évolutions techniques, machines à billets, caméras dans les trains, tout est bon à la SNCF pour faire des économies sur le dos des cheminots et des usagers. Et à Saint-Lazare, la prochaine ouverture à la concurrence pour les lignes L et J est l’occasion en or de justifier ces suppressions de postes. Il s’agirait d’une réorganisation nécessaire du travail entre les différentes entités. À moins qu’il ne s’agisse de trouver meilleur acheteur, avec de moindres frais de personnel ?

« Réorganisations » à la SNCF, plans de licenciements dans le privé, suppressions de postes dans la fonction publique : même course au profit, même riposte ! Il y a des tâches utiles pour toutes et tous. Et si parfois des machines peuvent nous remplacer sans dommages, alors profitons-en pour travailler moins, mais tout en travaillant tous, en réduisant et en partageant le temps de travail entre tous et toutes… sans suppressions d’emplois ni diminutions des salaires !

24 septembre 2024. Correspondants