
Condamné en 1987 et libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah, le plus ancien prisonnier politique en France, pourra enfin sortir de prison le 25 juillet prochain. Jeudi 17 juillet, comme régulièrement depuis son incarcération, un rassemblement de soutien s’est tenu à Lannemezan, devant la prison où il est détenu, en présence de représentants du collectif Abdallah, de LFI, du PC, de Lutte ouvrière, du NPA-R. Une nouvelle initiative devrait avoir lieu le 24 juillet, la veille de sa sortie.
Cofondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Georges Abdallah avait été arrêté en 1984 puis condamné en 1987 pour complicité d’assassinat contre Charles R. Ray, attaché militaire de l’ambassade des États-Unis en France, et Yacov Barsimantov, conseiller à l’ambassade d’Israël, dans le cadre d’un procès politique qui visait à faire taire les protestations contre la colonisation israélienne. Non seulement la preuve de cette complicité n’a jamais été apportée, mais le gouvernement avait mensongèrement attribué aux FARL les attentats de septembre 1986 à Paris, qui avaient fait onze morts et près de deux cents blessés, créant le contexte dans lequel Abdallah fut condamné à la réclusion à perpétuité. Quelques semaines plus tard, la responsabilité de l’État iranien était établie, sans que cela change quoi que ce soit à sa condamnation.

Les tribunaux avaient déjà décidé sa libération en 2003 et en 2013, mais les ministres concernés l’avaient refusée sous la pression des États-Unis et d’Israël. L’acharnement a continué jusqu’à aujourd’hui : le parquet général de Paris a annoncé le 21 juillet s’être pourvu en cassation. En principe, Georges Ibrahim Abdallah va néanmoins pouvoir quitter comme prévu sa prison vendredi 25 juillet… il faut rester vigilants en attendant qu’il soit effectivement libéré. Tous ceux qui se sont acharnés contre lui ont pour successeurs ceux qui accomplissent, ou soutiennent, les massacres commis à Gaza. La lutte continue !
Léonard Valot