Nos vies valent plus que leurs profits

« Grand Israël » et hégémonie régionale au prix de destructions et de massacres

L’aviation israélienne bombarde tous azimuts

Le régime de Netanyahou continue ce que la plupart des organisations humanitaires qualifient désormais de génocide. L’armée continue de bombarder, tuant chaque jour des dizaines de Gazaouis, et affame une population démunie de tout en bloquant délibérément le passage de l’aide humanitaire.

En Syrie, le gouvernement israélien s’est très bien accommodé, comme les puissances occidentales, de l’arrivée au pouvoir d’islamistes anciennement rattachés à Al-Qaïda. Netanyahou s’attribue même le mérite de la chute du régime de Bachar el-Assad, du fait que ses troupes ont détruit au Liban une grande partie du potentiel militaire du Hezbollah, soutien actif du dictateur syrien. Et le régime israélien a détruit en outre ce qui restait du potentiel militaire syrien.

Dans le même temps, l’aviation israélienne a intensifié ses raids au Yémen, bombardant l’aéroport international de Sanaa, la capitale aux mains des Houthis.

Israël s’affirme comme principale puissance régionale

Les puissances impérialistes occidentales se tiennent toutes derrière l’État d’Israël, lui fournissant armes et fonds pour les acquérir. Au-delà des visées d’établissement d’un « Grand Israël » en rognant sur les pays voisins des zones « tampons » et de colonisation, Israël conforte sa position de première puissance régionale, c’est-à-dire de gendarme du monde impérialiste.
C’est d’ailleurs la nature du message envoyé à l’Iran, que les puissances impérialistes ne dédaignent pas d’utiliser, directement ou non, pour participer au contrôle des populations de cette cocotte-minute qu’est le Moyen-Orient. Les dérapages sont toujours possibles, mais il paraît peu probable qu’Israël s’engage dans une véritable guerre contre l’Iran : les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre pourraient embraser toute la région, ce que ni Netanyahou ni personne ne souhaite, jusqu’à maintenant.

Les fondements de perspectives internationalistes

En déshumanisant les Palestiniens aux yeux de la population israélienne, les dirigeants israéliens ont transformé des jeunes sous l’uniforme en ces tueurs sans états d’âme que décrivent les reportages. Mais le droit du plus fort ne fait pas bon ménage avec les libertés démocratiques et rien d’étonnant si la société israélienne glisse de plus en plus vers l’extrême droite. On peut souhaiter qu’en Israël même, un sursaut populaire finisse par renverser le régime pourri de Netanyahou et ses généraux sanguinaires, en réalité et au-delà, que les classes populaires et les travailleurs israéliens rompent avec la politique guerrière du sionisme. Elle est menée à son paroxysme par Netanyahou mais est en réalité dans la continuité de celle de tous les gouvernements israéliens, même ceux qui se réclamaient de la gauche. Une politique de bras armé des puissances impérialistes pour maintenir les peuples d’une région riche en ressources dans la sujétion. D’où un fossé de sang creusé entre les Israéliens d’un côté, les Palestiniens et les peuples arabes de l’autre, attisant des désirs de vengeance.

Pour que ce sentiment n’aboutisse pas à de nouvelles impasses nationalistes ou religieuses, il revient aux peuples de la région et à la jeunesse palestinienne de se donner une autre perspective politique que celles offertes par des organisations nationalistes comme le Fatah ou le Hamas. Une perspective internationaliste qui n’a rien d’un rêve fou quand on sait les réserves de révolte d’une diaspora palestinienne nombreuse, mais aussi la politisation et la combativité d’une classe ouvrière et d’une jeunesse de ce monde arabe qui – de l’Égypte à l’Iran en passant par le Liban – a su marquer par ses luttes l’histoire de ces dernières décennies.

7 janvier 2025, Jean-Jacques Franquier