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Grenoble. Grève de la fonction publique : mobilisation importante des écoles en lutte et répression policière

Ce sont plus de 1000 travailleurs et travailleuses de la fonction publique qui étaient en grève et en manifestation à Grenoble mardi 13 mai, pour se battre contre les attaques menées par le gouvernement contre les services publics. Une mobilisation à laquelle le réseau des écoles REP (réseaux d’éducation prioritaire) de l’agglomération a répondu massivement, face aux baisses de moyens !

Écoles et collèges REP en lutte : une mobilisation qui continue

Après les deux premières journées de grève des 10 avril et 5 mai menées par les écoles REP, les écoles « orphelines » et les collèges de secteurs, le choix avait été fait par l’assemblée générale des grévistes, de reconduire la grève les 13,14 et 15 mai. Les grévistes étaient au rendez-vous ce mardi pour réclamer la création de postes et d’un vrai statut pour les AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), le recrutement d’enseignants, des moyens REP pour l’ensemble des écoles et collèges dites « orphelines » (ces dernières ont le même profil d’élèves que les établissements REP, mais sans le statut donc… sans les moyens).

Une délégation de grévistes a été reçue par le recteur de l’académie pour porter leur revendication. Aucune solution concrète n’a été proposée par celui-ci. Il explique qu’il faudrait simplement lui faire confiance, car tout ira mieux à partir de la rentrée de septembre.

Mais les grévistes ne sont pas dupes. Ils ont bien compris que les visites d’écoles à la Villeneuve (épicentre de la mobilisation) menées par le recteur, le Dasen (directeur académique des services de l’éducation nationale) et un IEN (inspecteur de l’éducation nationale) n’avaient d’autre objectif que de désamorcer la contestation. Les agents de l’Éducation nationale réclament des moyens réels : ni une nouvelle réforme du Pial (Pôle inclusif d’accompagnement localisé), ni un énième dispositif comme « Respire » ne permettront, à moyens constants, de répondre à des conditions d’enseignement et de travail devenues inacceptables.

Répression policière pour faire taire la contestation

Si la manifestation aurait pu rester dans une ambiance bon enfant, la police en a décidé autrement ! Deux enseignants ont ainsi été interpellés par les forces de police et placés en garde à vue pendant plusieurs heures. Le motif ? Ils auraient inscrit « Retailleau love les nazis » sur une banderole de cellophane. Un crime ! Quand on sait que les néo-nazis manifestaient librement dans Paris ce 9 mai, avec cagoules et tambours de la jeunesse hitlérienne, difficile de leur donner tort !

Cet exemple de répression sur les travailleurs mobilisés montre la volonté du gouvernement et du patronat de faire taire toute contestation de leur politique, et même d’empêcher les grévistes de dénoncer le jeu de séduction auquel Retailleau se prête avec l’extrême droite !

Poursuivre la grève et se lier à d’autres secteurs

Les écoles mobilisées ont confirmé la reconduction de la grève les 14 et 15 mai et la prise de contact avec d’autres secteurs en lutte. Ainsi, les grévistes de l’éducation rejoignent la grève et la manifestation du travail social ce jeudi 15 mai à Grenoble.

Un embryon important de lien avec d’autres secteurs ! Car sur la question des attaques du gouvernement, tant sur le public que le privé, c’est bien en se liant tous et toutes ensemble dans les mobilisations et dans la grève que nous pourrons inverser la tendance !

Correspondant