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Grève à Cenexi pour les NAO : une petite victoire qui en appelle d’autres !

Sur le site de Fontenay-sous-Bois, devant l’entreprise de sous-traitance de production pharmaceutique, ils sont plus d’une centaine de salariés à avoir cessé le travail vendredi 9 février. Et pour cause : après une grand-messe du PDG en guise de berceuse pour les négociations salariales annuelles, la direction mettait sur la table une augmentation générale de 2,80 %. À peine un plein par mois, le seigneur est trop bon ! Avec l’ambiance qui se réchauffait depuis quelques mois déjà sur ce site, qui regroupe environ 600 embauchés et 200 intérimaires ou prestataires, et avec le souvenir des débrayages des années précédentes qui avaient permis d’arracher quelques pourcents d’augmentation, les collègues ont débrayé le jour même et ont décidé de reconduire pour le lundi.

La direction prétend encore une fois que le site serait déficitaire pour faire stagner des salaires, déjà bas par rapport à la moyenne du secteur. Entre le rachat de la boîte en 2023 par Gland Pharma, un groupe indien, et les montages douteux de la direction pour faire porter les dépenses de lignes sur le compte de Fontenay, tous les prétextes sont bons pour faire trinquer les travailleurs.

Pourtant il faut bien les arracher, ces quelques centaines d’euros par mois. Depuis deux ans, les prix de l’énergie, des loyers et de l’alimentation explosent, et le mois se finit trop souvent dans le rouge. Bruno Le Maire et compagnie peuvent bien se féliciter d’un recul éventuel de l’inflation pour 2024, il reste une perte de salaire réel pour les travailleurs… que ne compensent pas ces « augmentations » que propose la direction, comme tant d’autres patrons ! Alors que les profits record des grandes entreprises sont plus indécents chaque semestre, et que dividendes et subventions pleuvent par milliards dans les poches du grand patronat et autres parasites. D’un côté l’argent coulant à flot, de l’autre l’austérité imposée aux travailleurs, l’inflation galopante et les salaires qui ne suivent pas. Coïncidence ?

Si l’argent est là, il ne faut pas compter sur Cenexi pour investir réellement à Fontenay. Autour du piquet, les grévistes discutent des conditions de travail qui se dégradent de jour en jour avec les machines hors d’âge et la désorganisation des lignes. Et cela sans compter les heures supplémentaires ou de nuit, pour faire tourner la production sans embaucher ni augmenter les salaires, et faire travailler toujours plus.

La détermination des grévistes a forcé une direction qui faisait jusqu’alors la sourde oreille à avancer la réunion de négociation et à lâcher quelques miettes : 4,87 %, un minimum salarial de 2 000 euros brut, le paiement de deux des trois jours de grève et le rétablissement de la subrogation en 2025 (permettant un maintien de salaire en arrêt maladie). Une petite victoire arrachée par la grève ! Mais ce n’est qu’un début. De Cenexi aux contrôleurs de la SNCF, en passant par la RATP, Revima, Alstom, la Poste et Poissy, les grèves sur les salaires, même éparpillées, se multiplient. Et d’autres se préparent à batailler pour vivre et pas survivre, comme les conducteurs de Lacroix cette semaine ! Et tant mieux, car des grèves, il en faudra encore pour renverser la vapeur contre l’offensive générale du patronat, soutenue par le gouvernement Macron-Attal à son service.

Correspondant