Le 8 septembre, les travailleurs des transports en commun lyonnais (TCL) ont massivement fait grève. Le réseau a été divisé il y a neuf mois par le Sytral, l’autorité organisatrice, entre le bus et le mode lourd (tramways, funiculaires, métros). Les salariés répondent en s’unissant dans la lutte collective pour obtenir 7 % d’augmentation, soit environ 150 euros ! Nous avons interviewé Denis Raga, conducteur de tramway.
Comment s’est préparé cette grève du 8 septembre ?
Les bus étaient déjà en grève le 23 juin, juste après leurs NAO [négociations annuelles obligatoires, ndlr]. Comme ils n’ont rien obtenu ce jour-là, ils ont décidé de reconduire le 8 septembre, pour la rentrée universitaire.
Côté mode lourd, on attendait le résultat de nos NAO, qui n’a pas été satisfaisant. Alors pour réunir tout le monde, on a décidé de participer au 8, avec le bus, pour faire une grève générale. Tout le monde était d’accord avec ça. Et tout au long de l’été, la date a été préparée, avec des tracts diffusés sur les dépôts.
Quelles étaient les revendications ?
Les mêmes que tout le monde ! Il y a des cahiers syndicaux assez complets, mais là, la vraie revendication c’était le salaire suivi des conditions de travail. Mais surtout le salaire. Les salaires ne suivent plus l’inflation depuis des années.
Comment s’est passée la journée du 8 septembre ?
C’était une mobilisation assez exemplaire : sur sept lignes de tram, cinq ne circulaient pas du tout et deux étaient en service réduit. Au bus, il y avait un peu plus de 1000 grévistes.
On s’était tous donné rendez-vous à 9 heures devant le B12, le siège du Sytral. La date émanait du bus et le B12 est le siège de l’autorité qui a décidé de nous diviser et de faire des contrats au rabais. C’était donc assez judicieux de se retrouver là-bas tous ensemble. Les syndicats avaient installé du matériel de sonorisation et malgré la pluie, entre 200 et 250 conducteurs ont pu prendre la parole pour parler de la suite de la grève.
Quelles suites ?
Il y a un appel à faire grève le 18 et il y aura une nouvelle assemblée générale. On sera sans doute moins nombreux que le 8, mais on se comptera, on verra qui peut combattre plus qu’un jour par mois. On prépare les prochaines luttes !
