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Harcèlement homophobe : lâchée par l’Éducation nationale, une enseignante se suicide

Elle s’appelait Caroline et était prof dans une école d’un village du Cantal. Le jour de la rentrée, lundi 1er septembre, elle s’est suicidée.

Depuis des mois, Caroline était victime d’un harcèlement homophobe dans son école : plusieurs tags l’insultant et assimilant l’homosexualité à la pédophilie avaient été retrouvés. Face à ce harcèlement, non seulement l’Éducation nationale n’a pas soutenu notre collègue, mais elle l’a enfoncée. À la fin de l’année scolaire, retournant totalement la situation, l’Éducation nationale avait signifié à Caroline sa mutation « dans l’intérêt du service », alors que notre collègue avait clairement signifié son souhait de ne pas plier face au harcèlement et de rester sur son poste.

Pire encore, le dessinateur de la bande dessinée Cas d’école, connu sur les réseaux sociaux, s’est vu convoqué au commissariat à la suite d’une plainte de l’Éducation nationale parce qu’il avait raconté l’histoire de notre collègue et l’absence de soutien de l’institution.

Il y a six ans, notre collègue Christine Renon se suicidait, elle aussi broyée par la machine de l’Éducation nationale. C’est bien seulement notre mobilisation collective qui permettra d’en finir avec cette violence de l’institution, et pourra éviter de nouveaux drames.

A.P.