Le 7 novembre était « La journée nationale contre le harcèlement scolaire », ce fléau qui fait de la vie de certains enfants scolarisés un enfer et qui a conduit même un petit nombre d’entre eux au suicide. Pour lutter contre le phénomène, le gouvernement avait décidé, fin 2023, d’ériger le problème en « priorité nationale » et de créer des « cours d’empathie » dans 1 200 établissements avant leur généralisation à la rentrée 2024 à l’ensemble des maternelles et du primaire. Il a publié alors un « kit pédagogique pour les séances d’empathie à l’école », document de 60 pages à l’attention du corps enseignant du premier degré. Le gouvernement affirme que les premiers résultats sont positifs, ce qui laisse sceptiques nombre d’enseignants. Pour Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, la généralisation de ces cours d’empathie à toutes les écoles n’est qu’une « énième opération de com’ » qui n’a pas eu d’effet particulier dans les classes. Pour elle, la priorité est ailleurs. Elle explique : « Pour empêcher le harcèlement à l’école, on a besoin de moyens, d’enseignants supplémentaires, d’infirmières, de psychologues scolaires, voire d’assistantes sociales, d’autres regards sur les élèves. Et ça, ça manque cruellement. » Réclamée par les syndicats, la baisse du nombre d’élèves par classe serait aussi un levier pour l’enrayer. Autant de mesures de bon sens dont le gouvernement ne veut pas entendre parler, ni surtout financer.