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Hors de Kanaky, l’État colonial français !

Après avoir mis la Nouvelle-Calédonie à feu et à sang, Macron voudrait que tout rentre dans l’ordre. Mais qui a lancé le projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral afin de rendre les Kanak encore plus minoritaires sur leurs propres terres ? Qui a imposé la tenue du troisième référendum sur l’indépendance en pleine crise sanitaire, alors qu’il savait que les indépendantistes kanaks boycotteraient le scrutin ? Toujours dans la provocation, et le ridicule, Macron est même allé jusqu’à proposer un référendum en France métropolitaine sur le champ électoral en Nouvelle-Calédonie… Avant de rétropédaler après avoir constaté que son propre camp n’en revenait pas qu’il ait osé aller jusque-là…

L’État français se prétend « impartial », arbitre en quelque sorte entre les indépendantistes kanak d’une part et les colons de l’autre, menaçant d’« arbitrer » lui-même s’ils ne se « mettent pas d’accord ». Quelle mauvaise blague ! Macron avait nommé secrétaire d’État, dans le gouvernement Borne, Sonia Backès, la présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, farouchement anti-indépendantiste. Et, pour le cas où les choses ne seraient pas claires, le rapporteur du projet de loi qui a mis le feu aux poudres était le député de Nouvelle-Calédonie, farouchement anti-indépendantiste lui aussi, Nicolas Metzdorf. La réalité, c’est que l’État colonial français s’accroche à ce « Caillou » du Pacifique, riche en nickel et assurant à la France une présence stratégique dans cette partie du monde. Macron avait l’intention d’en finir avec toute idée de décolonisation de l’archipel.

La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui réunit les principales composantes du mouvement indépendantiste, syndicat ouvrier compris (USTKE), a réclamé le retrait du projet, organisant des manifestations monstres. Bien sûr, dans une lutte, des compromis sont souvent nécessaires. Mais aucun dialogue ne comblera le fossé abyssal qui sépare les Kanak, les travailleurs océaniens ou vietnamiens d’un côté, des riches colons de l’autre. Et il ne s’agit pas, comme le réclame la gauche, de simplement repousser la loi dans le temps.

Le projet de loi doit purement et simplement être mis à la poubelle. Les flics dépêchés dans l’archipel par Macron doivent être immédiatement rapatriés. L’État français n’a rien à faire à 17 000 kilomètres de l’Hexagone. Les Kanak et les jeunes en révolte doivent avoir tout le soutien des travailleurs d’ici, en métropole !

Jean-Jacques Franquier

 

 


 

 

Cet article fait partie du dossier publié dans Révolutionnaires no 15.

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