
Le gouvernement d’union de la gauche dirigé par le PSOE est en crise, lui qui était arrivé au pouvoir après la censure en 2018 de la droite issue du franquisme pour une affaire de corruption. Mais cette fois, c’est Pedro Sánchez – le chef du gouvernement – qui est dans la tourmente : un scandale de corruption de grande ampleur est, en effet, dévoilé par le rapport de l’UCO (Unité centrale opérationnelle) de la Guardia Civil.
Ce rapport fait état des conversations de Santos Cerdán, secrétaire à l’organisation et numéro trois du PSOE – proche de la première heure de Sánchez – qui l’implique dans des pots-de-vin perçus entre 2019 et 2023 pour un montant de 620 000 euros et plus de 450 000 euros restant à percevoir. Il rejoint ainsi l’ancien ministre des Transports, José Luis Ábalos, (son prédécesseur au poste de secrétaire à l’organisation du parti) ainsi que Koldo García – conseiller d’Ábalos – qui sont aussi accusés d’avoir bénéficié de pots-de-vin contre l’attribution de marchés de travaux publics. Tout cela dans une ambiance où les audios des conversations révèlent un climat mafieux fait de corruption et de prostitution.
Pedro Sánchez, déjà frappé par d’autres affaires de corruption qui touchent, elles, des proches, tente de convaincre qu’il n’était au courant de rien. Pour le moment, il tente surtout d’éviter des élections anticipées. Comment ? En ayant fait démissionner de force Cerdán de toutes ses fonctions, en agitant des mesures cosmétiques « d’audit indépendant sur les comptes du parti » mais surtout en agitant la peur de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
L’alternative, c’est la lutte de classe
Si ce gouvernement finit par tomber, l’alternative à l’extrême droite ne peut pas être un nouveau un gouvernement du « moindre mal » qui subordonne les intérêts de la classe ouvrière et de la jeunesse à la paix sociale… pour les capitalistes. C’est justement ça qui fait progresser l’extrême droite.
Plusieurs exemples de luttes montrent que la voie de la lutte de classe n’est pas simplement nécessaire mais possible : les enseignants des Asturies se mettent en grève, les travailleurs de la santé organisent des mobilisations dans tout le pays pour défendre le service public ; les travailleurs de la métallurgie en Cantabrie se mettent en grève et exigent le rétablissement du pouvoir d’achat perdu ; les métallurgistes de Cadix sont convaincus – malgré la trahison des syndicats majoritaires – que pour obtenir une revalorisation salariale rétroactive et de meilleures conditions pour les travailleurs… la seule voie est la grève ; de même que le 31 mai dernier les femmes de chambre de Grenade disaient qu’elles ne lâcheraient rien pour leurs conditions de travail et d’existence ! Ce sont ces luttes qu’il faut élargir et faire converger.
24 juin 2025, Gaël Quirante