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Incendies à Hawaï : une catastrophe pas si naturelle

Mardi 8 août, un incendie s’est déclaré à Hawaï, sur l’île de Maui. La ville touristique de Lahaina a été complètement réduite en cendre. À l’heure où cet article est écrit, le bilan s’établit déjà à 110 morts et 1300 portés disparus sur les 12 000 habitants que comptait la localité. Les secours en sont réduits à identifier par ADN les corps calcinés.

Différents facteurs se sont combinés pour mener à cette catastrophe. Le climat et la météo, d’abord. En conséquence du réchauffement climatique, Hawaï était frappé par la sécheresse au moment où s’est déclaré l’incendie.

Le départ de feu pourrait être lié à l’état déplorable du réseau électrique. Les fils ne sont pas enterrés, pendent trop bas et passent par des forêts non entretenues. Il est possible que les vents violents aient renversé des poteaux, ou un arbre, sur des lignes, provoquant un arc électrique dans une prairie d’herbes sèches.

S’ajoute l’incurie des autorités. Les systèmes d’alerte ont tous été défaillants, à commencer par les sirènes, probablement en raison des fortes chaleurs. Certains pompiers ont découvert des bouches d’incendies à sec ou au débit très faible. Le réseau d’eau, déjà en tension sur les ressources et dont les canalisations sont vétustes, a été sursollicité, entre les habitants qui luttaient contre le feu avec leur tuyau d’arrosage, et les maisons embrasées, d’où l’eau sortait par des tuyaux fondus.

C’est justement pour anticiper tous ces problèmes que devraient être préparés différents plans de prévention des risques ! Ici, clairement, rien n’avait été fait. Différents rapports indépendants avaient pourtant déjà pointé la vulnérabilité du territoire au risque d’incendie, mais les capitalistes et leurs gouvernants n’ont pas pris les alertes au sérieux.

Charles Ramus

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 4, septembre 2023..)