
Pelico, start-up du secteur informatique qui développe un logiciel d’optimisation des chaînes d’approvisionnement pour l’industrie, a engagé une procédure de licenciement à l’encontre d’Alexandre, développeur et représentant de la section syndicale Solidaires Informatique. L’entreprise, qui promet aux grands industriels de ne pas laisser « les aléas de la production [les] ralentir », ne veut pas s’encombrer d’un syndicaliste combatif.
Alexandre a contribué depuis plusieurs mois à la création d’un collectif syndical, dans un secteur où l’organisation des salariés reste encore difficile. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il se retrouve dans le viseur de la direction, qui a demandé son licenciement à l’inspection du travail.
Répression patronale contre le soutien au peuple palestinien
Les motifs avancés pour le sanctionner sont révélateurs : lors d’une session de questions-réponses réunissant toutes les équipes de la boîte, il a reproché à la direction, au nom d’un collectif de salariés, d’avoir signé un contrat avec une entreprise d’armement américaine, connue pour fournir Israël dans sa guerre génocidaire. Peu après, les affichages syndicaux de Solidaires Informatique – notamment sa lettre ouverte concernant le contrat – ont été retirés du panneau réservé à cet effet… Mais la direction reproche à Alexandre d’avoir rappelé le droit à l’affichage syndical via la messagerie interne, après l’avoir autorisé. En réalité, Pelico n’entend pas mettre un terme à un contrat juteux et veut faire taire la contestation des travailleurs qui placent la vie des Gazaouis avant les bénéfices du patron et des investisseurs.
Répression patronale, répression d’État…
Comment ne pas faire le lien entre la répression exercée contre Alexandre, et la répression orchestrée par les gouvernements contre toutes celles et ceux qui osent soutenir le peuple palestinien ? Comme en France, avec la dissolution d’Urgence Palestine ou le procès pour « apologie du terrorisme » contre Anasse Kazib. Ou aux États-Unis, avec la répression féroce contre Mahmoud Kalil qui risque la révocation de sa carte de résident permanent pour son rôle dans l’occupation de Columbia University. Comment ne pas faire le lien avec la répression antisyndicale de plus en plus systématique visant les travailleurs qui défendent les intérêts de leur classe, comme Gaël et Yann à La Poste ?
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons
La prise de position d’Alexandre et d’autres salariés de Pelico nous rappelle le rôle que pourrait jouer une mobilisation massive des travailleurs des entreprises liées, de près ou de loin, à la guerre coloniale menée par Israël. Car, ce que craignent le plus les patrons, c’est que les travailleurs s’organisent et décident de se solidariser avec leurs frères et sœurs du monde entier contre les intérêts impérialistes !
Correspondant
Rassemblement de soutien à Alexandre : mercredi 14 mai, 46 rue Notre-Dame-des-Victoires à Paris (métro Bourse) de 8 h 30 à 10 heures.