Le locataire de l’Élysée a annoncé qu’il voulait étendre l’an prochain aux lycéens l’interdiction des portables. Une déclaration qui se voulait choc mais qui a été accueillie avec scepticisme par les directeurs de lycée, les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves… et nombre de lycéens. Et pour cause. Les téléphones portables sont déjà interdits dans les collèges par une loi de… 2018. Dans les faits elle n’est guère appliquée. À tel point que le ministère de l’Éducation nationale a remis le couvert en lançant en 2024-2025 le dispositif « portable en pause » qui contraint les élèves à les laisser dans des casiers, mallettes ou pochettes si nécessaire. Et là encore avec un succès des plus limité. Personne ne nie que l’utilisation excessive du smartphone chez les adolescents, et plus généralement le temps passé quotidiennement devant les différents écrans, est devenu un fait de société qui pose des problèmes d’apprentissage, de socialisation et de santé publique. Mais, comme le rappelle Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées) le président « passe à côté de l’enjeu essentiel, celui de la prévention, de l’information, de la régulation de tous les outils numériques ». Comble d’hypocrisie, Macron prétend que cette mesure devrait permettre aux adolescents de mieux apprendre… au moment même où il continue de supprimer des postes d’enseignants, de psychologues, d’accompagnants, de surveillants et de travailleurs sociaux dans l’Éducation nationale.