
Bonjour les camarades, les amis et les collègues,
Le budget 2026, c’est un peu comme ta feuille de paye. Tout est fait pour que tu ne comprennes rien. Mais quand tu regardes le salaire qui est à la fin, tu as bien compris qu’il y avait une douille. Commission paritaire mixte, chambre haute, chambre basse, première lecture, deuxième lecture, 49.3 ou pas, ordonnance ou pas, loi spéciale ou pas, projet de loi de finance initiale, projet de loi de finance rectificative, projet de loi de financement de la sécurité sociale…
Mais en fait, c’est extrêmement simple. C’est une douille avec 4,7 milliards d’économies pour les collectivités territoriales, 17 milliards d’économies pour les services publics. Évidemment, tout ça se fait avec une augmentation dans le budget militaire : ce sont leurs guerres et nos morts pour leurs profits. Ce budget n’oublie pas non plus les vrais assistés, les grands patrons, qui, non seulement nous pompent le sang tous les jours en nous extorquant le fruit de notre travail, mais en plus, sont grassement subventionnés. Une commission d’enquête du Sénat, menée par le directeur de L’Humanité et sénateur communiste Fabien Gay, a dénombré 211 milliards d’euros qui ont été données au patronat en 2023. D’après un bouquin qui s’appelle Le Grand détournement, ce serait même de 270 milliards en moyenne chaque année depuis quinze ans.
La conclusion est assez simple : c’est un budget antisocial. Mais qui c’est qui vient à la rescousse ? Qui a dit ce mercredi 26 novembre à BFM TV qu’il ne fallait pas « se priver du 49.3 » car « il ne faut jamais se priver d’une disposition constitutionnelle » ? Ça ne peut être qu’un champion. C’en est un bon, puisque c’est l’actuel député du Parti socialiste François Hollande. Il faut dire que quand il était président de la République, il avait un Premier ministre qui a fait six usages du 49.3 et rien qu’en 2015, il l’a dégainé trois fois. C’était pour faire passer la possibilité du travail le dimanche proposé à l’époque par son pote Macron.
Ça a été une sacrée riche idée quand même d’avoir ressuscité le Parti socialiste, d’être allé repêcher cette gauche du capital avec le Nouveau Front populaire. On voit bien que la stratégie institutionnelle est une impasse pour le monde du travail et la jeunesse. Mais plus grave, elle renforce en fait l’extrême droite. Parce que quarante ans de politiques antisociales menées par des gouvernements de gauche et de droite, c’est 40 % pour l’extrême droite. On ne va pas pouvoir lober l’obstacle du rapport de force. On ne va pas pouvoir lober la nécessité de faire grève, d’occuper et de manifester.
Le 29 novembre 2025
Le 49-3, réclamé tant par Hollande que par Retailleau, aurait été la bonne couverture pour la lâcheté de ces parlementaires qui voudraient éviter de se mouiller à voter un budget antisocial qu’ils rêvent pourtant tous de voir passer ! Dix jours après notre meeting, Hollande n’a pas obtenu gain de cause : Lecornu a refusé de l’utiliser, forçant le PS à avancer à visage découvert et à voter pour le budget. Le cirque parlementaire n’a pas été troublé par les directions syndicales qui ont appelé de manière presque confidentielle à une grève le 2 décembre. Échec prévisible que Sophie Binet attribue aux travailleurs eux-mêmes qu’elle appelle à « se réveiller ». Mais c’est bien la gauche et les directions syndicales qui sont dans un coma institutionnel profond. Ne comptons que sur nos luttes !