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Iran : l’État assassin

Le rappeur Toomaj Salehi, très populaire en Iran, vient d’être condamné à mort pour « corruption sur terre ». Il avait été arrêté une première fois en 2021 pour « propagande contre le régime » et « insulte à l’autorité suprême de direction ». En 2022, il a joué un rôle très actif dans la mobilisation massive contre le régime suite au meurtre de Mahsa Amini, jeune femme kurde assassinée par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés ». Dans sa chanson Soorakh Moosh (Trou de souris), il parle de la répression des manifestations : « Si tu t’occupes de tes affaires, pendant qu’ils prennent la vie des jeunes […], t’es un traître. » Dans le clip de sa chanson Meydoon Jang (Champ de bataille), il utilise des images des manifestations. Dans sa chanson Anar (Grenade), il évoque les grèves dans la classe ouvrière iranienne, contre les bas salaires et l’exploitation forcenée. Il incarne la colère de la jeunesse et de la classe ouvrière face à un régime sanguinaire, théocratique et féodalo-capitaliste. La mobilisation s’organise dans le monde contre ce nouvel assassinat programmé. Les prisons iraniennes sont devenues de véritables « lieux de massacre », avec au moins 853 exécutions en 2023, 95 exécutions déjà recensées en 2024. Un bilan effroyable, à l’image d’un régime de terreur qui ne tue pourtant pas les espoirs et les luttes.

Aurélien Pérenna