Narges Mohammadi, 52 ans, militante maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort, a été provisoirement libérée pour raison de santé de la prison d’Evin, dans le nord de Téhéran. Pendant sa détention elle avait continué son combat et avait diffusé en mars un message audio depuis sa cellule dans lequel elle dénonçait une « guerre à grande échelle contre les femmes » dans la République islamique. En juin dernier, elle avait été condamnée à une nouvelle peine d’un an de prison pour « propagande contre l’État ». Elle avait refusé d’assister à l’audience de son procès après avoir demandé, sans succès, que celui-ci soit ouvert au public. Il y a trois semaines, elle avait subi l’ablation d’une tumeur et une greffe osseuse et son état de santé est préoccupant. Elle a déjà passé une dizaine d’années en prison et l’an dernier s’était mise en grève de la faim. Considérée comme une « détenue d’opinion » par Amnesty International, elle s’est vue remettre le prix Nobel de la paix l’an dernier. Ses soutiens demandent sa libération immédiate et sans condition.