Plus de la moitié des députés au Parlement accusent le pouvoir judiciaire de laxisme pour ne pas faire respecter la loi sur le voile obligatoire, alors que nombre d’Iraniennes refusent de le porter. « Le pouvoir judiciaire ne peut rester passif », écrivent dans une lettre adressée à son chef, Gholamhossein Mohseni Ejeï, 155 députés sur les 290 que compte la Chambre. En vertu des règles imposées après la révolution islamique de 1979, toutes les femmes ont l’obligation de se couvrir totalement les cheveux en public avec un voile (hijab) et de porter des vêtements sobres et amples. Mais dans les grandes villes, en particulier Téhéran, nombre d’entre elles sortent désormais sans voile, les cheveux colorés et vêtues de jeans et baskets. Certaines choisissent même des décolletés ou des vêtements légers laissant apparaître leur nombril, des tenues inimaginables dans le pays il y a encore quelques années. Les députés peuvent bien agiter leur acharnement misogyne et sexiste, il s’agit d’un mouvement de fond qui a suivi en 2022 la mort en détention de Mahsa Amini pour un voile mal porté. Si les grandes manifestations que l’on avait connues à l’époque ont cessé, il n’empêche qu’elles ont provoqué une prise de conscience de millions de femmes qui n’acceptent plus d’être discriminées par le régime des ayatollahs.