Nos vies valent plus que leurs profits

Justice des mineurs : Attal sur les traces de l’extrême droite

Dans la droite ligne de sa formule « tu casses, tu répares », Gabriel Attal s’attaque à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Créée aux lendemains de la guerre, la PJJ affirmait qu’un jeune en situation de délinquance était un jeune en danger qui devait être protégé. Aujourd’hui, les gouvernants théorisent la rigidité éducative et la répression, tout en passant sous silence leur propre responsabilité dans la casse de la protection de l’enfance et de toute action de prévention.Le projet de loi Attal se présente comme une réponse aux violences urbaines de l’été 2023, qui avaient suivi le décès de Nahel, tué par un policier. Après avoir fait pleuvoir les plans de licenciements à la PJJ comme dans l’ensemble des institutions sociales, le gouvernement Macron et ses sbires s’attaquent maintenant au fond, en transformant la protection et la prévention en punition des plus défavorisés. Comparutions immédiates, sanctions parentales, dérogations à l’excuse de minorité : la proposition de loi Attal présentée le 12 février est une attaque frontale contre les principes fondamentaux de la justice des mineurs. Sous couvert de « restaurer l’autorité », ce projet ne vise qu’à renforcer le système répressif et à criminaliser les enfants des classes laborieuses. Attal clame qu’il faut « être plus ferme dans la réponse pénale » : une énième opération politique inspirée par l’extrême droite, dans la lignée des attaques contre le droit du sol et de la criminalisation des populations considérées comme « dangereuses » par la classe dominante.

Attal et ses soutiens stigmatisent la violence… tout en protégeant celle de l’exploitation et de la misère sociale. Pour défendre les droits de la jeunesse, nous ne pouvons compter que sur nos combats, en commençant par refuser cette logique de sanction, de stigmatisation et de répression.

Angela Kaye, Alba Iluntzea