Les camions de l’aide humanitaire prévue par les accords de cessez-le-feu ne rentrent qu’au compte-gouttes à Gaza : le gouvernement de Netanyahou refuse d’ouvrir le terminal de Rafah, dans le sud, au prétexte que les corps des derniers otages morts, enfouis comme ceux d’innombrables Gazaouis sous les décombres des bâtiments bombardés par Israël, n’ont pas été restitués. Non seulement il entre moins de la moitié des camions nécessaires, mais Le Monde rapporte qu’une bonne partie d’entre eux sont chargés de produits à vendre, alors que l’immense majorité des Gazaouis n’ont plus ni travail, ni argent.
Dans le même temps, en Cisjordanie, on ne compte plus les agressions menées par des colons fanatisés par l’extrême droite, masqués et armés, tabassant des paysans palestiniens, détruisant leurs récoltes, mettant le feu à leurs plantations, attaquant même les militants des droits de l’homme israéliens qui tentent de s’interposer. L’armée n’arrête que des Palestiniens et assure la protection des colons criminels. De nombreux gouvernements dénoncent la situation en paroles mais continuent, comme la France, l’Allemagne ou l’Italie, à livrer à Israël ces armes qui tuent à Gaza, en Cisjordanie, mais aussi au Liban, au Yémen, toute la région dans laquelle l’armée israélienne a charge de faire régner l’ordre impérialiste. On mesure toute l’hypocrisie du « plan » de Trump, le principal pourvoyeur.
Des soldats américains ont commencé à arriver pour constituer une « force internationale » – la France s’est dépêchée d’envoyer quelques officiers pour ne surtout pas être oubliée dans la reconstruction : il ne faudrait pas que les Bouygues ou Vinci soient écartés ! Mais que représentera une telle « force », alors que stationne, juste à côté, l’armée israélienne et sa puissance de feu ? Au Sud-Liban, il y avait une « force d’interposition » sous mandat de l’ONU supposée empêcher les accrochages entre l’armée israélienne et le Hezbollah. L’armée israélienne a brutalement imposé à cette force de rester cantonnée dans ses casernes pendant qu’elle bombardait impunément le Liban, jusqu’au cœur de Beyrouth… La force internationale ne sera là que pour faire accepter son sort à la population gazaouie, à laquelle personne n’a seulement songé à demander son avis !
La mobilisation de soutien au peuple palestinien ne doit pas s’interrompre sous prétexte du plan de paix de Trump et du cessez-le-feu : rien n’est réglé, les exactions continuent, la famine est toujours là. Et, surtout, l’armée israélienne continue à imposer sa dictature.
Le 29 novembre, à l’appel de nombreuses organisations, une manifestation nationale est prévue à Paris, à 14 heures place de la République. Le NPA-Révolutionnaires appelle tous et toutes à y participer en masse !
Troupes israéliennes, hors de Gaza ! Colons israéliens, hors de Cisjordanie !
27 octobre 2025, Jean-Jacques Franquier
