Le procès de la plateforme de livraison de repas et de produits frais Frichti, et de ses deux anciens dirigeants, Julia Bijaoui et Quentin Vacher, vient de s’ouvrir devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont poursuivis pour avoir fait travailler des centaines de livreurs sans papiers, la plupart du temps des migrants ; et devront donc répondre de travail dissimulé et d’emploi illégal d’étrangers. Les faits se sont produits entre 2015 et 2021. L’entreprise profitait de la situation précaire de ces salariés pour leur imposer des conditions de travail et de rémunération indignes. Alors que d’autres plateformes (Uber, Deliveroo, Take Eat Easy…) ont également utilisé des méthodes douteuses, Frichti est la première entreprise « d’ubérisation » à se retrouver devant les tribunaux. À noter que ce type de surexploitation ne serait pas possible si beaucoup de travailleurs migrants n’étaient pas mis sur la touche par l’administration et se voyaient reconnaître le droit de travailler.