Mieux vaut tard que jamais. Le Sénat vient d’adopter un texte pour reconnaître la « souffrance » des femmes ayant pratiqué illégalement une interruption volontaire de grossesse (IVG) avant la loi Veil de 1975. Ce texte entend faire reconnaître à l’État que les lois en vigueur avant cette date ont constitué « une atteinte à la protection de la santé des femmes, à l’autonomie sexuelle et reproductive » ou encore « aux droits des femmes », et qu’elles ont conduit à « de nombreux décès ». La proposition de loi propose par ailleurs la création d’une « commission nationale indépendante de reconnaissance du préjudice subi par les femmes ayant avorté », chargée de contribuer également à la « transmission de la mémoire ». La présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, a rappelé à cette occasion que plus de 11 000 personnes avaient été condamnées pour avoir avorté ou aidé à pratiquer des avortements. Avec un demi-siècle de retard, il est plus que temps de leur rendre justice.