Sur le triage de Sibelin, dans la banlieue sud de Lyon, la direction de la SNCF a transformé un des postes d’aiguillage en bunker. Tout est pensé pour que les aiguilleurs ne croisent plus leurs collègues n’ayant pas les mêmes métiers, en particulier ceux qui travaillent pour les différentes entreprises de fret ferroviaire. Par endroit, la direction est allée jusqu’à installer cloisons et portes blindées. Pourtant, c’est bien l’ensemble des travailleurs du site, quel que soit l’employeur, qui permettent aux trains de rouler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! Certains aiguilleurs laissent les portes ouvertes pour manifester leur opposition. Mais gare aux têtes brûlées : quand les chefs passent, ils s’empressent de tout refermer et s’en vont gronder les agents rebelles !Ce dispositif ridicule matérialise la politique que mène le patronat du transport dans tous les secteurs : diviser les travailleurs en entreprises soi-disant concurrentes et leur faire croire qu’ils seraient opposés, car ils dépendent d’employeurs différents. Mais, quand on voit l’énergie que nos chefs dépensent pour empêcher les contacts, ça nous donne envie de nous réunir plus souvent… dans la lutte !
Correspondant
