Rentrer dans le dispositif MDPH1, avoir accès aux transports en commun adaptés sur demande, bénéficier d’aides pour l’aménagement d’un logement ou pour l’accompagnement à l’emploi, tous ces dispositifs existent, mais l’accès y est complexe.
Le dossier MDPH est accessible en ligne certes, mais sa version de base fait plus d’une dizaine de pages. Chaque parcelle de notre vie y est disséquée et il faut rencontrer un médecin, une assistante sociale, un ergothérapeute… Si le dossier est long à constituer, il faut huit mois d’attente pour une décision. Tous les quatre ans, rebelote : le dossier de renouvellement a un traitement un peu plus rapide, à condition de ne pas changer un mot de son « projet de vie ». Projet de survie plutôt ! Parce que les « aides » ne sont pas à la hauteur et ne permettent pas de sortir de l’état de pauvreté dans lequel sont la plupart des bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé.
Quant aux aides complémentaires, elles sont en dessous de tout. Pour toutes les aides à l’autonomie au domicile comme les soins, il faut obtenir l’aide d’une auxiliaire de vie. Mais là aussi, il faut arriver à rentrer dans les cases des dossiers MDPH. Et ce n’est que le début des galères, car les sociétés d’aide à domicile proposent le plus souvent des tarifs au-dessus de ce qui est remboursé. Sans compter que les salariées y sont exploitées de façon scandaleuse.
À chaque étape, on est confronté soit à la discrimination (à l’embauche, à l’école…) soit à une lutte pour des miettes.
Rose Abelsunce
1 Maisons départementales des personnes handicapées. Ce sont des lieux uniques d’accueil, d’information, d’accompagnement, d’orientation et de reconnaissance des droits pour les personnes handicapées et leurs familles.