Nos vies valent plus que leurs profits

Le 13 mars, première journée de grève étudiante nationale contre les coupes budgétaires

Paris, 13 mars 2025

À l’appel de l’assemblée générale de Rennes 2, rejointe par une dizaine d’universités mobilisées et par les organisations étudiantes, la journée du 13 mars a réuni des centaines d’étudiants en assemblées générales et en manifestation, dont plus de 1 000 étudiants pour la manifestation parisienne – malgré l’absence criante de l’intersyndicale des personnels, alors qu’une alliance entre étudiants et personnels est plus que nécessaire.

« De l’argent, il y en a dans les caisses du patronat »

En organisant l’asphyxie budgétaire des universités, le gouvernement souhaite poursuivre sa politique de privatisation de l’enseignement supérieur et d’alignement du contenu des formations sur les besoins du patronat, tout en renforçant la sélection sociale à l’entrée. Des présidences ont emboîté le pas au gouvernement en annonçant des suppressions de places. Le gouvernement prétexte une pénurie budgétaire, alors que, de l’autre côté de la barricade, les dividendes versés aux actionnaires par les entreprises du CAC 40 atteignent des records à 100 milliards d’euros.

Les étudiants mobilisés à Lille, Rennes, Paris, Nanterre, Caen, Rouen, Grenoble, Bordeaux et d’autres villes ont profité de cette date de mobilisation nationale pour s’adresser à d’autres, notamment en faisant le tour des amphis en nombre. Les étudiants, par cette mobilisation débutée le 16 janvier à Rennes, montrent la voie. Ce n’est ni au parlement, ni dans le conclave de Bayrou qu’on fera reculer les projets de ce gouvernement va-t-en-guerre et du patronat, mais par la rue et nos assemblées générales.

« Du fric pour l’université, pas pour les flics, ni pour l’armée ! »

L’agitation dans les facs a pris un nouveau relief avec les interventions martiales de Macron et de ses ministres, qui justifient déjà la baisse des budgets et le recul des droits sociaux par « l’effort de guerre » nécessaire. Ils ne manqueront pas d’avancer de nouveau cet argument pour sabrer encore dans les budgets et remettre sur la table la hausse des frais d’inscription à l’université.

Des États-Unis à la France, ce sont les mêmes gouvernements qui coupent dans les budgets des services publics, qui accompagnent les centaines de milliers de licenciements dans le privé par des suppressions de postes dans le public, et qui s’attaquent aux franges les plus précaires de notre camp social, dans l’objectif de protéger les intérêts d’une petite minorité de riches.

Prochaine étape dans nos facs : le 27 mars !

Un nouvel appel à la grève pour le 27 mars à l’initiative des étudiants mobilisés de Nanterre et de l’intersyndicale des personnels doit nous permettre de militer sur nos lieux d’études et d’appuyer l’agitation en cours. L’opposition à l’austérité budgétaire, à la montée du militarisme au sein de la jeunesse étudiante doit s’amplifier afin de se répandre dans le reste de la population travailleuse et créer les conditions d’un mouvement d’ensemble contre les attaques patronales.

William D.