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Le mouvement en cours en Grèce modifie les rapports de forces politiques

Athènes, 28 février 2025

Suite à la journée de grève générale du 28 février (la plus grande depuis la chute de la junte militaire en 1974), les développements politiques se sont accélérés. Le mouvement, qui fait suite à la gestion désastreuse par le gouvernement de l’accident ferroviaire de Tempi, déstabilise la scène politique bourgeoise et ouvre de nouvelles occasions pour les forces révolutionnaires. Après une série d’événements locaux (concerts, discussions publiques) qui ont suivi cette mobilisation historique, une nouvelle grève générale a eu lieu le 9 avril. La grève et les rassemblements ont été beaucoup plus modestes, mais significatifs. À Athènes, après le rassemblement de grève, un concert de collecte de fonds a été organisé pour soutenir les travailleurs du secteur public persécutés par le gouvernement.C’est l’absence de solution politique alternative qui maintient le gouvernement au pouvoir. Selon les sondages, la droite de Nouvelle Démocratie, réélue en 2023 avec 41 % des voix, n’est plus qu’à 27 %. Syriza (gauche « radicale », au pouvoir de 2015 à 2019) s’est effondrée obtenant moins de 6 %. Le Pasok (PS) reste bloqué autour de 13 % La « Solution hellénique » (un parti politique d’extrême droite, pro-Trump) ne semble pas non plus profiter de la situation. Le Parti communiste (KKE) reste autour de 8 %.

Celle qui semble en mesure de récupérer électoralement cette situation pour le moment est Zoe Konstantopoulou et son parti « Cours de la liberté ». Elle s’est hissée à la deuxième place dans les sondages avec 15 %. L’affaire de l’accident de Tempi est un terrain de bataille privilégié pour elle, puisqu’en tant qu’avocate elle représente les parents des victimes. Cela éclipse l’image strictement parlementaire de ce parti, sans influence dans les mouvements et les syndicats, sans aucune présence dans les mobilisations.

Maintenant que le gouvernement a été ébranlé et que le système politique est en crise, les luttes importantes dans les systèmes de santé publique et d’éducation doivent se poursuivre avec plus de détermination. Les travailleurs doivent maintenir ouverts les fronts pour les conventions collectives et l’augmentation significative des salaires, contre les privatisations, contre les politiques de néo-management dans le secteur public, contre la dissimulation du crime de Tempi. Nous promouvons des revendications qui peuvent unifier et donner une perspective à la lutte : l’expropriation de Hellenic Train sans compensation, des chemins de fer publics sous le contrôle des travailleurs, la punition des responsables du crime et de la campagne de dissimulation, la chute du gouvernement. Sur cette base, nous promouvons l’action unifiée de la gauche révolutionnaire dans les lieux de travail, d’études et les quartiers populaires. Nous encourageons les formes d’auto-organisation des travailleurs et des opprimés.

Christos Nomidi, OKDE-Spartakos (Grèce)