Lundi 30 juin, quatre chercheurs de l’Institut des politiques publiques publiaient un rapport sur la baisse à venir du nombre d’élèves. D’ici à 2034, la France comptera 19 % d’écoliers en moins. Selon cette étude, en maintenant un nombre identique d’enseignants, et donc en réduisant le nombre d’élèves par classe, l’amélioration du niveau scolaire qui en résulterait devrait permettre à ces élèves, une fois devenus salariés, de mieux gagner leur vie et donc payer plus d’impôts. Tellement plus que cela serait plus avantageux pour les finances publiques que supprimer 53 000 postes d’enseignants.
On souhaite bon courage aux quatre chercheurs pour convaincre le gouvernement.
Partout où les effectifs d’élèves baissent, les moyens baissent deux ou trois fois plus. Là où le nombre d’élèves augmente, les moyens stagnent le plus souvent. Et cela, depuis des années. Au collège, l’heure hebdomadaire de technologie a disparu des programmes de 6e en septembre 2023, remplacée par une heure de soutien en français et maths. L’année suivante, sans tirer le moindre bilan, le ministère supprimait cette dernière. Au passage, les élèves de 6e ont perdu une heure de cours.
Avec 44 milliards d’économies à trouver l’an prochain, le pouvoir n’a pas fini de jouer au bonneteau. Contre lui, enseignants et parents d’élèves se mobilisent. Mais rarement au-delà d’un établissement, et encore moins au-delà d’une ville. Les syndicats n’ont aucune politique de coordination des nombreuses luttes isolées. Celles-ci devront aller dans la direction du « tous ensemble » pour imposer cette idée simple : la baisse du nombre total des élèves doit amener une baisse du nombre d’élèves par classe. Pas parce que c’est plus rentable, mais parce que c’est mieux pour les enfants.
Mathieu Parant