Le 23 janvier, les 800 étudiants de l’Institut du développement social (IDS) du site de Canteleu (76) – centre de formation des travailleurs du secteur social, subventionné à 65 % par la région Normandie –, se sont faits renvoyer chez eux suite à l’intervention de l’inspection du travail, car le bâtiment inchangé depuis les années 1980, peine à tenir le coup. Les toits s’effritent voire s’effondrent à certains endroits, alors même qu’ils contiennent de l’amiante ! Les étudiants ont eu droit à un mail pour les inviter à rentrer chez eux, puis un deuxième quelques jours plus tard pour leur dire de revenir… sans aucune information complémentaire. Les étudiants ainsi ballottés n’ont même pas été choqués d’un tel traitement, tant il s’inscrit dans une norme de conditions d’études dégradées par les économies budgétaires et au vu des nombreuses injustices observées lors de leurs stages. Tout y passe : les listes d’attente aussi longues que le nombre d’inscrits dans les dispositifs médico-éducatifs (Dime, pour les jeunes en situation de handicap), la protection de l’enfance qui croule sous les dossiers, les foyers qui recrutent parmi des non-diplômés par impossibilité de trouver du personnel qualifié capable d’accepter de telles conditions de travail, les cruels sous-effectifs dans les structures, l’accompagnement rendu si difficile pour les sans-papiers et les procédures qui se durcissent dans une logique de tri social… La formation aux futurs métiers du social est maintenant complète. Les jeunes futurs travailleurs savent à quoi s’en tenir, de leur première année d’études jusqu’à la fin de leur vie professionnelle : un manque de considération et de moyens qui s’inscrit dans une logique d’austérité pour le service public. Plus de fric pour le social au lieu d’arroser les grandes fortunes : voilà l’urgence !
Correspondante