Lecornu aura au moins battu un record : celui du temps passé à former un gouvernement. Mais il est certain que le nouveau trombinoscope va ressembler aux précédents : une bande de porte-flingues des actionnaires du CAC 40. L’interview du Premier ministre donnée au journal Le Parisien le 26 septembre était à peine parue que le président du Medef lui envoyait un bon point. Car, ô surprise, il n’y a aura pas de retour de l’ISF, les riches ne seront pas taxés (même pas symboliquement à la mode Zucman), la réforme des retraites ne sera pas abrogée… Encore un effort, élève Lecornu, et le grand meeting « du patronat en colère » annoncé pour le 13 octobre sera peut-être annulé. Il n’y a que le PS pour jouer les Calimero : si ce que prévoit Lecornu est « trop injuste », il menace de voter la censure.
En attendant, Lecornu fait les yeux doux à tout ce qui bouge à droite et à l’extrême droite. Ses intentions sont dans la lignée de son prédécesseur : faire s’envoler les dépenses militaires, continuer à arroser les actionnaires et mettre à l’amende les services publics. Finis les clins d’œil à Olivier Faure, désormais la macronie compte sur les députés du RN. Lecornu reprend le programme raciste et anti-pauvres de l’extrême droite qui s’en prend aux « assistés » que seraient les bénéficiaires de minima sociaux, les étrangers et les chômeurs. À la clé, des attaques brutales contre la partie la plus exposée du monde du travail, les travailleurs privés d’emploi ou de papiers. Ce ne sont pourtant pas eux qui pillent le budget de l’État, mais les riches qui pratiquent la fraude et l’optimisation fiscale et les capitalistes qui palpent chaque année 270 milliards de subventions.
Les patrons sont les vrais assistés, les vrais parasites qui se gavent de notre exploitation au travail !
30 septembre 2025, Mara Prestouen