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L’éléphant au milieu de la pièce… les directions syndicales regardent ailleurs !

En France, un mouvement de grèves sur les salaires se poursuit quasiment sans discontinuer depuis la fin du printemps 2021. Ce sont des grèves éparpillées, touchant essentiellement le privé, très souvent à l’occasion des NAO (négociations annuelles obligatoires), rarement à l’échelle d’une entreprise ou d’un groupe entier, et encore moins de branches. Mais, à plusieurs reprises, elles ont été davantage médiatisées en raison du secteur, de la longueur de la grève ou de la détermination des grévistes : débrayages dans les usines PSA-Stellantis en septembre-octobre 2022, grève et mise à l’arrêt de raffineries en octobre 2022, grève des contrôleurs SNCF en décembre 2022, grève des salariés, majoritairement des femmes, de Vertbaudet au printemps 2023, ou journées de grève et de manifestation inédites à Disneyland Paris en juin 2023…

Il n’y a jamais eu de la part des directions syndicales nationales la moindre tentative pour coordonner ces grèves, des milliers au total très probablement. Beaucoup d’entre elles ont gagné. Certes jamais à la hauteur de ce qu’il faudrait. Mais beaucoup de patrons ont cédé, souvent au bout de quelques jours, sous la forme de revalorisations en pourcentage ou de primes. La peur de l’extension est visiblement là.

Pendant le mouvement des retraites, l’intersyndicale n’a pas cherché à mettre en parallèle le maintien des pensions et l’urgence de l’augmentation des salaires, alors même que cette vague de grèves se poursuivait et que l’inflation s’emballait. Un tel parallèle aurait mis en lumière ces grèves et encouragé d’autres travailleurs à rejoindre la lutte sur ce terrain.

Pour la journée du 13 octobre, les directions syndicales ont noyé l’urgence autour de cette question du droit de vivre dignement de son salaire dans une multitude de revendications vagues, au détriment de la mobilisation.

Elles ont toutes privilégié la participation à la « conférence sociale » du 16 octobre, sur le thème des « bas salaires, de la revalorisation des carrières et du salaire minimum ». Là le patronat n’a pas beaucoup à s’inquiéter : c’est juste du théâtre.

La lutte pour de véritables augmentations de salaires ne viendra décidément pas d’en haut : il faudra la construire nous-mêmes, faire converger les luttes et nous organiser pour cela.

 

 


 

 

Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.

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