On a dénombré l’an dernier plus de 433 000 cancers dans le pays, en augmentation sur les années précédentes. En cause notamment une évolution défavorable du mode de vie (hausse du surpoids et de l’obésité, consommation d’alcool et de tabac), le vieillissement de la population, et l’impact des facteurs environnementaux, et plus particulièrement la pollution atmosphérique. Un pourcentage important de ces cancers est lié à la pratique d’une activité professionnelle. Selon l’Assurance-maladie de 16 % à 24 % des cancers (entre 69 600 et 102 100) découlent chaque année des conditions liées aux pratiques et conditions de travail, dans les usines, les champs, les bureaux, etc. Mais selon le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle et environnementale (Giscop), une structure engagée dans la recherche et la sensibilisation sur les cancers liés au travail et à l’environnement, ces chiffres sont très largement sous-estimés. On peut estimer qu’en fait un tiers des cancers sont d’origine professionnelle et pourraient être évités si les précautions adéquates pour protéger les travailleurs étaient respectées. Mais en taillant à la hache dans le nombre d’inspecteurs du travail et en assouplissant sans cesse la législation anti-pollution et la sécurité, la classe dirigeante fait exactement le contraire.