Depuis le 7 novembre, les conducteurs de bus du dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise, sont en grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Plus de 80 % d’entre eux ont cessé le travail, des intérimaires, bien que non-grévistes, leur apportent leur soutien.
Une politique patronale écrasante
Cette colère fait suite au rachat des dépôts de Saint-Ouen-l’Aumône et de Conflans-Sainte-Honorine, en janvier dernier, par Francilité Seine et Oise, filiale du groupe Lacroix-Savac. Sous cette nouvelle direction, les chauffeurs ont vu leurs conditions de travail se détériorer : allongement des tournées, réduction, voire suppression des pauses, des trajets jugés « intenables en respectant le code de la route ». Ces cadences entraînent des tensions avec les usagers, accentuant encore la pression sur les conducteurs. Mais tout ne réside pas dans ce rachat, cette dégradation est la même partout quelle que soit l’entreprise. Les appels d’offres sont un moyen de tirer les « coûts » vers le bas, aux frais des travailleurs.
Des revendications claires et légitimes
Face à cette situation, les conducteurs revendiquent des temps de pause suffisants, des plannings adaptés, une revalorisation des primes pour les services de nuit, un accès à des sanitaires et le renouvellement de bus vétustes. Beaucoup témoignent d’un salaire bien en deçà de ce qu’on leur avait promis après leur formation et veulent être augmentés. Ces exigences sont des nécessités pour garantir à la fois leur sécurité et celle des usagers.
Les grévistes ont installé un piquet de grève devant le dépôt, interpellant à la fois la direction et les passants.
Une direction qui ne veut rien entendre
Malgré l’urgence de la situation, la direction refuse d’ouvrir des négociations tant que le piquet de grève demeure. Mais les grévistes comptent bien maintenir la pression jusqu’à obtenir des réponses concrètes.
La grève touche également le dépôt de Conflans, mais sans réelle coordination entre les deux sites. Les communications passent principalement par les représentants syndicaux, pourtant une mobilisation coordonnée par les grévistes eux-mêmes pourrait constituer une force bien plus à même de faire plier le patronat.
Une lutte qui continue et qui pourrait aussi s’étendre
Cette grève met en lumière des problèmes partagés par l’ensemble des conducteurs de bus, qu’ils travaillent pour Transdev, Keolis, la RATP ou d’autres exploitants.
21 novembre 2024, Correspondant