D’après le sondage Ifop du 16 mai 2024, seuls 30 % des jeunes entre 18-25 ans déclarent avoir l’intention d’aller voter aux prochaines élections européennes. Et pour cause, ces élections ne passionnent pas et paraissent complètement déconnectées de nos vies quotidiennes. Pourtant, nous aurions intérêt à défendre nos préoccupations à l’occasion de cette échéance électorale, loin du « duel » Attal-Bardella ou des luttes intestines de la gauche institutionnelle.
Oui, les jeunes s’intéressent à la politique, mais pas à leur cirque électoral
Contrairement aux médias ou politiciens toujours prompts à critiquer « l’abstention » chez les jeunes qui « pleurnichent » comme disait Mélenchon pour justifier son échec aux dernières législatives, la jeunesse étudiante et ouvrière a largement profité des dernières années pour taper du poing sur la table.
Depuis des semaines, elle occupe les universités, organise des manifestations en soutien au peuple palestinien, malgré les calomnies et la répression gouvernementale, qui trouve des relais jusqu’à Glucksmann, candidat du PS-Place publique. Quand on reconnaît, en pleine intervention policière, à la direction de Sciences Po « le droit de décider d’évacuer », il ne faut pas s’étonner que les jeunes préfèrent tourner leur regard ailleurs.
La rhétorique d’extrême droite, reprise en chœur par le gouvernement, trouve en effet son relai à gauche : tous les candidats et candidates rivalisent de ridicule pour savoir qui sera le plus nationaliste sur les frontières et le refus d’accueillir les migrants. En témoignent les doléances du PS et du PCF qui assurent ne pas être « no-borders », pour qui ne se rappellerait pas de leurs états de service gouvernementaux. Pour combattre l’influence de l’extrême droite, on fait bien de compter sur nos propres forces, à la manière des dizaines de milliers de jeunes qui ont manifesté successivement contre les attaques anti-migrants en janvier dernier, puis contre l’offensive anti-trans initiée par l’extrême droite et reprise jusqu’à une partie de la macronie.
Qui rêve encore de leurs solutions institutionnelles ?
Quant à la France insoumise, elle continue de remplir les salles chez la jeunesse scolarisée, principalement grâce à son discours franchement pro-palestinien et la revendication « d’envoyer Rima Hassan », une Palestinienne, au Parlement européen. Mais le rêve institutionnel s’arrête là. Lundi 27 mai, alors que des milliers de personnes étaient réunies à Paris place Saint-Augustin, plusieurs pancartes « Qui croit encore au droit international ? » étaient brandies par des manifestants. Alors que la Cours pénale internationale dépose un mandat d’arrêt contre Netanyahou, que l’ONU multiplie les résolutions (adoptées ou non) pour un cessez-le-feu à Gaza, de plus en plus de jeunes observent l’impuissance du droit international pour mettre fin au génocide à Gaza.
Les luttes contre la montée du militarisme, de la barbarie impérialiste et du dérèglement climatique sont trop importantes pour rester confinées aux urnes, surtout quand on voit les solutions proposées. Pour EELV, il faudrait par exemple que l’Europe rachète Total pour 100 milliards d’euros. De quoi renflouer le porte-monnaie des capitalistes et leur permettre de nuire ailleurs !
Soyons la génération révolution !
La campagne des Européennes nous offre la possibilité de mettre en avant nos propres solutions devant des millions de travailleurs, travailleuses et jeunes. Le programme que nous portons dans les luttes au quotidien doit apparaître clairement dans ces élections, c’est le meilleur moyen de préparer la suite. Alors défendez avec nous la liste « Pour un monde sans frontières ni patrons : urgence révolution ! »
Loïe Florès et Stefan Ino