Nos vies valent plus que leurs profits

Les médias et les politiques s’intéressent-ils vraiment à la maltraitance des enfants ?

Depuis la diffusion extrêmement choquante d’un enfant qui subit la tonte de ses cheveux, il faut le clamer haut et fort : Non ! On ne rase pas à blanc un enfant contre son gré, qu’on soit éduc ou qui que ce soit.

Mais rappelons-le, la maltraitance des enfants est un fléau… systémique

Le rapport 2023 de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) comptait 51 000 dépôts de plaintes concernant des mineurs victimes de maltraitance et 60 décès d’enfants victimes de violences familiales. Celui de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), dénombrait 160 000 enfants victimes de violences sexuelles et d’inceste.

Pendant que les médias s’enflamment à juste titre sur un acte individuel, des structures entières de protection de l’enfance s’effondrent en silence. Certaines sont menacées comme Don Bosco dans le Finistère, les Matins bleus dans le Vaucluse, ou la Sauvegarde dans le Tarn-et-Garonne, avec des licenciements en masse voire une fermeture totale. Pourtant, en 2024, on comptait 3 350 mesures de placement non effectuées : des enfants en danger, identifiés, connus, mais sans solution faute de place et de professionnels. Sans compter ceux qui ne sont pas comptabilisés comme des mineurs en danger : ceux qui vivent à la rue, notamment les mineurs étrangers isolés, souvent traqués et brutalisés par la police et les autorités.

Sur le terrain, syndicats et travailleurs alertent depuis des années : conditions d’accueil dégradées, surcharge, nuits non remplacées, turn-over permanent, recours massif à des non-diplômés ou à l’intérim.

Prenons nos affaires en main

Une grève nationale dans tout le secteur social est d’ailleurs prévue les 16, 17 et 18 décembre pour refuser de continuer à subir ces budgets d’austérité.

Des budgets en baisse, des associations de protection de l’enfance, des services de prévention, des classes d’écoles qui ferment… et le budget militaire qui explose. Le gouvernement prétend protéger les enfants et les envoyer à la guerre à peine majeurs ?

Ce système ne protégera jamais nos enfants. Prenons en conscience et renversons-le !

Correspondant