Nos vies valent plus que leurs profits

Les salariés du privé et du public et les étudiants et étudiantes du secteur social et médico-social seront en grève le jeudi 4 avril

Cette grève a été initiée par les « rencontres nationales du travail social en lutte », qui ont interpelé l’ensemble des syndicats du secteur pour qu’elle soit massive, unitaire et réponde à l’urgence sociale et salariale criante de ce secteur.

CGT, SUD, FSU et FO ont répondu présents et l’Unsa et la CFTC commencent à rejoindre l’appel. La CFDT, devant l’ampleur de la mobilisation, est contrainte de justifier sa position d’alliée du patronat : elle appelle à ne pas participer. Sans effet : la mobilisation prend partout en France. Des rassemblements ou manifs dont prévus dans 60 villes.

À Paris, la manif accueillera les cars affrétés de Lille, du Finistère et d’ailleurs. SUD Pôle Emploi Île-de-France appelle à rejoindre cette grève, ainsi que le collectif des mineurs isolés du parc de Belleville.

Cette première journée de grève depuis plus d’un an vise à mettre la pression alors que les négociations sur la convention collective unique sont bloquées par Nexem (le Medef du social) qui tente de détruire les maigres acquis sociaux existants et d’installer des salaires individualisés et au mérite. Les revendications portent sur de réelles augmentations de salaire et des moyens pour les missions de solidarité, pour simplement pouvoir bien effectuer son travail ! Cette journée devrait être bien suivie, et la question des suites doit être posée et discutée dans les assemblées générales. La colère existe, ce qui manque, c’est une feuille de route pour la transformer en mouvement majoritaire capable de gagner.

Les services sociaux et médico-sociaux subissent de plein fouet les logiques patronales : austérité, marchandisation, mise en concurrence. Les différentes lois régressives et racistes comme les logiques de contrôle social, accentuent encore les pressions hiérarchiques et les injonctions paradoxales.

Plus de 50 000 postes sont vacants dans le secteur. Les démissions et arrêts maladie se multiplient, les nombreux départs à la retraite prévus ne sont pas compensés par le nombre d’étudiantes et d’étudiants en formation. Ces derniers subissent des stages sous-payés où ils sont souvent amenés à pallier directement le sous-effectif et, dans les écoles, on leur demande de marcher au pas !
La construction d’une journée de grève nationale joue un rôle important pour unifier les luttes locales mais invisibilisées et dispersées de ce secteur majoritairement féminin dont les unités de travail sont petites et segmentées. Et cette construction devra aussi servir à se lier au reste du monde du travail, sans attendre le top départ des directions syndicales… qui n’arrive jamais !

Correspondant

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)