Nos vies valent plus que leurs profits

Les travailleurs saisonniers : une circulation soumise aux besoins des capitalistes

On oppose souvent la circulation des marchandises, libre et fluide dans l’économie mondialisée, à celle des êtres humains, soumise à de nombreux contrôles. C’est bien sûr une réalité. Dans le cadre du capitalisme, la logique est de mettre les mobilités humaines au service de la production. Pour que la production s’organise à flux tendus, les travailleurs sont soumis à des logiques de mobilité et de précarité, tels les saisonniers agricoles en Europe. Plus d’un million de migrants travaillent dans les champs européens. Les oranges de Calabre sont récoltées par des journaliers venus d’Afrique de l’Ouest et payés au cageot. Les olives de Grèce sont cueillies par des travailleurs pakistanais, recrutés à la journée sur les places des villages. Les fraises de la province de Huelva, en Espagne, sont ramassées par des femmes venues du Maroc. Les myrtilles, dont la production a quadruplé depuis 2015 au Portugal, sont cueillies par… des Népalais. Tous vivent au milieu des champs, dans des conteneurs ou des tentes de fortune, bien souvent sans eau ni électricité. Ils sont bien souvent sans-papiers, et même quand ils sont embauchés légalement, ils ne touchent pas le salaire minimum car toutes leurs heures ne sont pas payées.

Il s’agit d’une véritable industrie migratoire, dont profitent les capitalistes, où l’humain est lui aussi traité comme une marchandise. Ce n’est pas le marché du travail qui doit conditionner les déplacements des êtres humains en vue de leur exploitation. Les travailleurs se déplacent pour pouvoir vivre et ce sont eux qui produisent tout ! Le minimum est qu’ils aient le droit de circuler librement.

 

 


 

 

Cet article est paru dans le dossier du numéro 13 de Révolutionnaires.

DOSSIER : Sans patrie ni frontières, une seule classe ouvrière, non à l’Europe forteresse !

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