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L’extrême droite et le grand patronat : une « love story » européenne

En France, Bardella et Le Pen tentent de se présenter comme une alternative à Macron et à sa politique. Et puisqu’il devient de plus en plus difficile de les distinguer par les programmes et les idées, il reste le bon vieux refrain du « Vous ne nous avez pas encore essayés ». Sauf que « essayer » l’extrême droite au pouvoir, en Europe, c’est déjà fait : comme pour les autres partis, sa politique est au service de la bourgeoisie.

L’extrême droite vient d’être écartée du gouvernement en Pologne – où elle conserve cependant la présidence de la République –, mais elle a profité de son passage au pouvoir pour mettre les médias sous le contrôle de quelques gros groupes, pour s’inféoder l’appareil judiciaire et interdire de fait le droit à l’avortement, malgré les manifestations monstres de 2020 s’y opposant et une opinion très largement favorable à ce droit élémentaire pour les femmes.

Au pouvoir, l’extrême droite ne met pas longtemps à favoriser les riches et à s’en prendre à la population en mettant en avant les préjugés les plus réactionnaires !

En Italie, lune de miel pour les profits

Arrivée au pouvoir en octobre 2022, Giorgia Meloni n’avait cessé de promettre de s’en prendre aux banques et aux riches durant sa campagne. Las ! La taxe annoncée de 40 % sur les superprofits s’est transformée, devant la protestation des banques elles-mêmes et de l’équivalent du Medef, en une mesurette les dispensant de verser le moindre centime à condition de valoriser leurs réserves, ce qu’elles auraient de toute façon fait, tant les profits ont été élevés en 2023.

Dans le même temps, pour convaincre Stellantis de maintenir une partie de sa production en Italie, le pouvoir d’extrême droite lui a déjà accordé 950 millions d’euros de subventions publiques.

Meloni avait fait campagne en promettant de s’en prendre à l’immigration. Devant les besoins du patronat, elle a décidé de faire progressivement venir 450 000 travailleurs immigrés pour occuper les postes que refusent les travailleurs italiens du fait des conditions de travail et des salaires. On voit que les discours et lois anti-immigrés visent à précariser toujours plus une partie des travailleurs pour mieux les attaquer tous. D’ailleurs, en décembre dernier, le gouvernement italien a fait rejeter une proposition de loi mettant en place un salaire minimum, présentant la mesure comme « soviétique ». Ouf ! Voilà le patronat sauvé du pire !

En Hongrie, la drague du patronat chinois et allemand

Orban, à la tête de la Hongrie depuis 2010, a déjà quelques années d’expérience pour contenter le grand patronat. Pas seulement hongrois, d’ailleurs ! En plus de démanteler le code du travail, Orban a fait passer de 250 à 400 le nombre d’heures supplémentaires qui peuvent être demandées pour pallier le manque de main d’œuvre, et n’être payées qu’au bout de trois ans ! Or, comme l’a reconnu son ministre des Affaires étrangères lors d’une visite en Allemagne, à Düsseldorf, si cette réforme a provoqué d’importantes manifestations ouvrières, elle a été « saluée par les entreprises du Bade-Wurtemberg ».

En parallèle, les mesures d’incitation fiscale en direction des investisseurs chinois ont fleuri. Histoire de transformer la Hongrie en eldorado de la batterie électrique de demain. À tel point que le raciste Orban a dû accepter de faire venir des travailleurs immigrés sur le sol hongrois, seule main d’œuvre qu’il suppose capable d’accepter de dures conditions de travail. En quelques mois, les ambassadeurs de la Hongrie aux Philippines se sont transformés en VRP pour travailleurs étrangers. Ce qui n’empêche pas la Hongrie de maintenir une traque violente et funeste aux immigrés en général.

L’extrême droite au pouvoir en Europe joue le même rôle que le reste des partis traditionnels : à genoux devant les besoins des patrons et dressée face aux travailleurs et aux pauvres, qu’ils soient nationaux ou étrangers. À bon entendeur !

 

 


 

 

Cet article est paru dans un dossier du numéro 14 de Révolutionnaires.

Sommaire du dossier

Face à l’extrême-droite et aux politiques patronales qui lui pavent la voie

Reprendre le chemin des luttes pour une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions