Le président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) à la tête du mouvement contre la vie chère, est incarcéré au centre pénitentiaire de Ducos en Martinique depuis le 5 décembre. Il doit rester en détention provisoire jusqu’à son procès, le 21 janvier : le 13, puis le 30 décembre, le tribunal de Fort-de-France a rejeté sa demande de mise en liberté. Des centaines de manifestants s’étaient à chaque fois rassemblés pour le soutenir, à l’appel du RPPRAC, de la CGT de Martinique et d’organisations d’extrême gauche comme Combat ouvrier et le GRS. Petitot est accusé d’avoir tenté de s’introduire chez le préfet de Martinique, qui refusait de recevoir une délégation du RPPRAC, et d’avoir tenu des propos menaçants envers les maires qui ne soutiendraient pas le mouvement. Mais la véritable raison de son emprisonnement est, comme toujours, la volonté de criminaliser l’action militante et les luttes sociales, et de laisser les békés comme Hayot, Parfait ou Huyghues-Despointes profiter tranquillement de leurs surprofits : ces descendants directs des colons esclavagistes utilisent leur monopole dans la grande distribution pour pratiquer des prix exorbitants dans l’ensemble des départements d’Outre-mer. La lutte contre la vie chère n’a pas dit son dernier mot, car rien n’est réglé. Et l’acharnement contre Rodrigue Petitot de la part de l’État colonial français ne peut que mettre de l’huile sur le feu.
6 janvier 2025, L.G.
Rappelons que sept militants kanak, dont le leader indépendantiste Christian Tein, sont toujours incarcérés en France, à des milliers de kilomètres de chez eux, depuis plus de six mois. Ce que nous dénonçons aussi.