Un projet de loi, adopté le 28 avril, prévoit (entre autres) une « expérimentation » de trois ans visant à autoriser le port par les conducteurs de bus et de car de caméras individuelles pendant leur service. Sous prétexte de faire de la « prévention » contre les « incivilités ». À Mayotte, où les élucubrations racistes des politiciens n’ont pas de limites, le gouvernement prévoyait même la pose de caméras extérieures sur les bus…
Une démarche qui flatte les préjugés racistes et anti-pauvres qui empoisonnent parfois les travailleurs. En plus, ces solutions sécuritaires miracles à base de caméras embarquées permettent au patronat d’alimenter la chasse aux « fautes professionnelles » et ainsi d’accentuer la pression sur les conducteurs, qui seront constamment épiés. L’article 11 évoque des enregistrements pouvant être utilisés à des fins « disciplinaires ». Car les situations de conflits où les conducteurs se retrouvent en porte-à-faux vis-à-vis d’usagers mécontents ne manquent malheureusement pas. Et il coûte moins cher aux patrons de fliquer les conducteurs que de former du personnel de médiation, qui pourrait bien plus efficacement désamorcer de telles situations !
Alors que la gestion capitaliste des transports se fait au détriment de la santé physique et mentale des conducteurs, le patronat se dote de tous les moyens possibles pour les prendre au piège… Le message est clair : roulez, vous êtes observés !
24 juin 2025, Leny Bolzen