Une étude parue dans la revue scientifique britannique The Lancet alerte sur ce qu’elle considère être une explosion alarmante de l’obésité dans le monde. Elle porte sur 204 pays et territoires et estime que, si rien n’est fait, six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois seront obèses ou en surpoids d’ici 2050. Pour faire face à ce qu’elle appelle « l’un des plus grands défis sanitaires du 21e siècle », elle préconise d’adopter des plans d’action de cinq ans (2025-2030) avec des mesures phares. D’abord « réglementer la publicité des aliments ultra transformés, intégrer des infrastructures sportives et des terrains de jeux dans les écoles, encourager l’allaitement maternel et les régimes alimentaires équilibrés dès la grossesse et développer des politiques de nutrition adaptées à chaque pays », disent ses auteurs. Fort bien, des solutions existent sauf… qu’elles sont largement inapplicables. Dans les pays dits « riches » une partie de la population modeste n’a pas accès à une alimentation saine faute de moyens financiers. Et on ne voit pas les États mettre la main à la poche pour améliorer les choses. Dans les autres, les gens sont à la recherche d’un repas quotidien et ne peuvent pas être très regardants sur ce qu’ils mangent. Alors l’obésité progresse au même rythme que la pauvreté avec toutes les pathologies qui l’accompagnent et aggravent la situation catastrophique des systèmes de santé. Mais pour mettre fin à cette aberration, c’est d’abord la société qu’il faudra changer.