Vendredi 3 mai, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a demandé l’expulsion du gymnase Dargent (Lyon 8) des 170 personnes sans-abri qui y avaient trouvé refuge, soutenues par le collectif Jamais sans toit. Parmi ces 170 personnes, 70 enfants, des bébés et des femmes enceintes. C’est un court répit qu’elles auront trouvé, l’expulsion ayant été demandée quelques heures seulement après leur arrivée.
La mairie de Lyon invoque l’argument que cette occupation dérangeait et dégradait les activités des usagers du gymnase. Et 170 personnes qui continuent à dormir dehors, ça ne dérange personne ?
Pourtant, Grégory Doucet avait été élu en 2020 sur la promesse de renforcer les hébergements d’urgence des personnes sans-abri. En 2021, il avait signé la Déclaration des droits des personnes sans-abris (fondation Abbé-Pierre), engageant la mairie de Lyon à « mettre en place de nouvelles stratégies locales pour les accompagner dans la réalisation de leurs droits : accès à un logement, aux services publics, aux services sociaux, d’urgence, à des équipements sanitaires… ». En octobre 2023, il avait également annoncé attaquer l’État en justice sur le traitement des personnes sans-abri, dénonçant l’absence de prise en charge des personnes nécessitant un hébergement d’urgence.
L’expulsion a été demandée par Doucet, soutenu par Sandrine Runel (Parti socialiste), son adjointe aux Solidarités. Belle solidarité en effet, entre les partis de la gauche institutionnelle, quand il s’agit de mener la guerre aux pauvres. Une nouvelle démonstration, s’il en fallait, qu’il n’y a rien à attendre des belles paroles de la gauche au pouvoir !
Anaïs Darmondy