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MA France, PSA-Stellantis : dans la sous-traitance et chez les constructeurs, unir nos luttes contre les licencieurs

MA France à Eurostamp, 17 juin

Les ouvriers du sous-traitant automobile d’emboutissage de tôle MA France d’Aulnay-sous-Bois (93) sont toujours en lutte. Vendredi 14 juin, ils sont allés en cortège à Tergnier (Aisne) discuter avec les travailleurs de Magnetto Wheels (fabricant de roues en acier, 220 salariés), appartenant au même groupe qu’eux, l’italien CLN, complice de Stellantis pour supprimer massivement des emplois. La production a été arrêtée et un rassemblement commun a eu lieu. Et ce n’est pas seulement chez leurs sous-traitants que les géants de l’automobile restructurent leur production à grands coups de suppressions d’emplois et d’aggravation des conditions de travail.

À MA-France c’est le 16 avril que les 280 salariés ont débuté leur grève contre la fermeture et pour obtenir au moins une prime supra-légale de licenciement un peu acceptable. Le 13 mai, leur patron les a mis en liquidation judiciaire et licenciés avec le minimum légal… Alors, ils sont allés voir les salariés aux portes des usines Stellantis de Poissy (Yvelines), de Douvrin (Pas-de-Calais) et de Hordain (Nord), où ils ont aussi rencontré les ouvriers du sous-traitant Eurostyle, également menacé. Ils accusent les patrons de Stellantis, client à 80 % de MA France, d’avoir étranglé leur entreprise pour délocaliser à Rennes et en Turquie afin d’augmenter les profits.

Lundi 17 juin, ils sont allés chez le sous-traitant d’emboutissage Eurostamp à Villiers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), qui appartient au même groupe, pour interpeler leur patron commun. Ils ont défilé dans l’usine et discuté avec les ouvriers. Le 18 juin, ils étaient de nouveau à Roissy, pas loin de leur usine, avec des centaines de salariés de l’aéroport venus en soutien.
Les salariés de MA France ont mille fois raison de chercher à fédérer tous les travailleurs, de la sous-traitance aux entreprises donneuses d’ordres. L’union fait la force. Surtout qu’il va en falloir au vu des restructurations en cours de l’ensemble du secteur.

Chez Stellantis, l’usine de Douvrin va fermer en 2025 et les sites de Hordain, Metz-Borny et Trémery (Moselle) sont menacés. Une suppression de 200 emplois vient d’être annoncée à Stellantis Valenciennes et 240 à Stellantis Poissy.

Un premier rassemblement de 90 salariés du montage a eu lieu le 13 juin à Poissy pour dénoncer le renvoi des 79 derniers intérimaires du site (qui en a déjà perdu 400 en six mois) et des 45 CDD, mais aussi les mutations forcées internes (d’un poste à l’autre ou d’un bâtiment à l’autre), le projet de mettre les ouvriers qualifiés sur des postes non qualifiés à la chaîne, les pressions pour aller sur d’autres sites ou pour devenir camionneur pour expédier les véhicules…

La direction, en bougeant les salariés en CDI (âgés en moyenne de plus de 51 ans) vers des postes durs (les anciens postes des intérimaires qui ont souvent moins de 30 ans) espère ainsi les briser physiquement, psychologiquement, les pousser à la démission et vider l’usine. Cela lui ferait moins d’argent à débourser en cas de fermeture de l’usine en 2027 et moins d’ouvrier pour s’y opposer. Face à ces patrons cyniques, la fermeture de MA France est un avertissement à tous. Leur lutte est un exemple de combativité.

Correspondants, 18 juin 2024