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Macron, de Bézieux, Retailleau : surenchères racistes et anti-pauvres

Depuis le meurtre de Nahel, la violence répressive de l’État bourgeois, de sa police et de sa justice, s’abat sur les jeunes qui ont exprimé leur colère dans la rue et sur les réseaux sociaux. En parallèle, les politiciens bourgeois étalent tout leur mépris raciste et anti-ouvrier envers les jeunes de banlieue afin de légitimer la répression.

Diabolisation des quartiers populaires

Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a fait part sur France Inter de sa vision des quartiers populaires : « Il y a une économie parallèle en banlieue, il faut dire ce qui est, le premier employeur de la Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogue. » La Seine-Saint-Denis, c’est surtout là où l’on retrouve des ouvriers du BTP qui se tuent au travail pour les profits de Bouygues et Vinci, des petites mains sous-payées de l’hôtellerie et de la restauration, sans oublier des manutentionnaires de la logistique ou des travailleurs de la santé : autant de gens qui, en une semaine épuisante de travail, ont été plus utiles à l’économie que le patron du Medef dans toute sa vie. Le taux de chômage y est un des plus élevés de France, ce qui est le fruit d’une casse sociale orchestrée consciemment par les politiciens de tous bords et le patronat depuis des dizaines d’années. Cette absence de perspectives, ce désespoir qui peut pousser des jeunes vers le trafic, c’est la bourgeoisie qui en est la principale responsable.

LR à la remorque du RN

C’est ensuite un des leaders des Républicains, le sénateur Bruno Retailleau, qui, sur France Info a dénoncé le soi-disant laxisme, et l’absence prétendue de réponses suffisamment fermes de l’État. Il déplore le manque de décomplexion raciste du gouvernement : « Quand j’entends Gérald Darmanin dire à l’Assemblée nationale qu’il n’y a pas de lien avec l’immigration, mais bien sûr que si. » Mais il ne s’arrête pas là : « Pour la deuxième, troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques. » De quoi justifier les mesures contre les migrants, qui continuent de mourir en Méditerranée. Pour Retailleau, les jeunes qui expriment leur colère ne sont que des barbares en raison de leurs « origines ». Il reprend le même argumentaire raciste abject qui a justifié les massacres coloniaux par l’armée française, la violence de la police française qui n’a pas hésité dans les années 60 à jeter des Algériens dans la Seine, et qui chaque année tue de nombreux jeunes en raison de leur couleur de peau, sous prétexte qu’ils seraient tous de potentiels délinquants. Les délinquants nantis, eux, ne sont pas inquiétés (la justice bourgeoise sait reconnaître les siens). Tirés sur leur droite par l’extrême droite qui réclame le meurtre pur et simple des jeunes noirs et arabes, les Républicains participent au déferlement raciste et réactionnaire.

Leur répression ne nous fera pas taire

Dans la bouche des politiciens et des journalistes, on entend sans arrêt que les émeutes seraient le fruit du laxisme de la justice et de la police. Les milliers d’interpellations, de condamnations expéditives à des mois de prison ferme pour des snaps ne suffisent pas à la droite et au patronat. Macron reprend ainsi les arguments des Républicains, ouvrant désormais la porte à des « punitions financières » contre les familles des jeunes interpellés. Des aides sociales conditionnées à l’arbitraire policier ! Non contente de faire sa loi dans les quartiers, la police veut aussi décider de qui mange ou ne mange pas.

Cette violence d’État est une violence de classe, qui s’ajoute comme une double peine à la violence sociale quotidienne, celle de la misère, du chômage et de l’exclusion. Face à ce racisme et ce mépris de classe, c’est l’ensemble du monde du travail qui doit refuser de se laisser diviser. Pour s’attaquer aux problèmes des violences policières et à ces conditions de vie insupportables, les travailleurs devront rendre les coups.

Robin Klimt