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Macron en Égypte : un ghetto à Gaza, un plan pour les bonnes affaires

Après avoir soutenu de façon permanente Israël dans sa guerre à Gaza, Macron, en voyage en Égypte du 6 au 8 avril, aurait pris ses distances avec Trump et Netanyahou. Quelle audace ! Il a juste promis que la France allait reconnaître le principe d’un État palestinien… au mois de juin. Pas trop pressé, 150 pays l’ont déjà fait. Et quel État, sur quel territoire, quand Gaza est en ruine et que les colonisations se poursuivent en Cisjordanie ? La petite prise de distance se limite à regretter que Netanyahou ait interrompu le cessez-le-feu et à apporter au maréchal Sissi – et au roi Abdallah de Jordanie, qui avait fait pour l’occasion le voyage au Caire – son soutien à un vague « plan des pays arabes » : par crainte de voir déferler chez eux les deux millions de pauvres qu’Israël voudrait chasser de Gaza, le président égyptien et le roi de Jordanie sont seulement à la recherche d’une force supplétive, palestinienne ou autre, à qui l’on pourrait confier la gestion de Gaza en ruine.

En attendant la découverte du gendarme qui pourrait faire la police du ghetto de la bande de Gaza pour le compte d’Israël, Macron s’est surtout rendu en Égypte accompagné de quelques hommes d’affaires, dont le PDG d’Alstom qui espère arracher le marché de fourniture de rames pour la nouvelle ligne de métro du Caire, la directrice du groupe EDF, le directeur général de Vinci et, bien entendu, le PDG du groupe Dassault qui a vendu ses Rafale à l’Égypte et en négociait un nouveau contrat d’entretien.

Olivier Belin