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Macron et l’écologie : vert pâle, vert patronal

Un jour, « j’adore la bagnole », le lendemain, de grands discours sur l’urgence écologique… quelques mois après avoir réclamé une « pause » dans la mise en place des réglementations environnementales européennes. De quoi désorienter plus d’une hirondelle ! Mais derrière les effets d’annonce, une même logique pour Macron : ne surtout pas froisser les intérêts patronaux.

Sûrement en manque de lumière, Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a, lui, déclaré qu’il refuserait d’appliquer la loi de réduction de la bétonisation du sol : la démagogie anti-écolo a de beaux jours devant elle !

« L’écologie à la française » ne sera pas « dans la cure »… pour le patronat !

Du côté de Macron, c’est l’enfumage qui prime : les engagements qu’il dit prendre pour sortir du charbon et faire baisser les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2027 sont les mêmes que ceux qu’il avait pris en 2017 pour 2022. Au moins, il s’y connaît en recyclage ! Et « sortir du charbon », certes, mais surtout pas du pétrole ou du gaz fossile ?

Le président français annonce vouloir investir dans le développement de l’hydrogène pour l’aviation. C’est aussi le discours d’Airbus qui promet des avions fonctionnant à l’hydrogène… mais pas avant 2035. Et pour cause, la technologie est loin d’être rentable aujourd’hui. Les subventions, elles, n’attendent pas les résultats pour tomber par centaines de millions dans leurs poches.

Pour une vraie « planification écologique », planifions la sortie du capitalisme !

Macron promet la mise en place d’une « planification écologique »… encore une manière de brasser du vent !

Côté transports, il dégaine « 700 millions d’euros » pour construire 13 « RER » dans les métropoles du pays. Le Sénat chiffre lui le coût de ces travaux entre 15 et 20 milliards… Bref, on est loin du compte ! De quoi rappeler la désastreuse expérience de la métropole strasbourgeoise, dont le RER est entré en service en décembre 2022 et a depuis complètement déraillé : faute d’embauches, de moyens et d’infrastructures, les retards et les suppressions de train se sont multipliés tandis que les cheminots ont vu leurs conditions de travail se détériorer.

Côté logements, haro sur la rénovation thermique dans la suite du dispositif « MaPrimeRénov », qui a pour but d’inciter les propriétaires à rénover leur logement. Mais cette prime ne permet que des travaux partiels (l’isolation d’une fenêtre, d’un mur, etc.), une goutte d’eau par rapport aux besoins qui nécessiteraient un plan d’ensemble et des rénovations d’ampleur à l’échelle de quartiers entiers. D’autant plus qu’avec l’inflation galopante, on se demande qui pourra se permettre de financer le reste à charge !

Et que vaut une telle « planification écologique » quand l’ensemble ou presque des changements structurels dépendent du bon vouloir du patronat et de ses décisions d’investissement ? Les « planificateurs » à la sauce Macron ne mordront jamais les mollets d’un patron alors que l’urgence écologique réclame justement de ne pas respecter la sacro-sainte propriété privée et la loi du profit ! Aux travailleurs de prendre les manettes pour piloter les changements d’ampleur nécessaires pour faire face à la crise écologique tout en répondant aux besoins sociaux. Cela ruinerait Bernard Arnault ? Bon débarras !

Victor Roux

 

 


 

 

Voiture électrique : un lézard dans le « leasing social » ?

Macron a également agité sa solution miracle préférée : les voitures électriques. Et comme elles sont aujourd’hui accessibles uniquement aux plus riches vu leur prix, il a annoncé que leur mise en circulation sera favorisée par le développement du « leasing social » : 100 euros par mois pour louer une voiture électrique ? Petit hic : l’entretien, la recharge et l’assurance ne seront pas forcément compris dans les 100 euros. Comme si on n’avait pas assez de crédits à la consommation qui nous sucent le sang tous les mois…

Surtout, l’urgence écologique réclame bien plus qu’un patch technologique. Monsieur « j’adore la bagnole » ne voit-il pas le problème écologique posé par le modèle de la voiture individuelle ? Pour changer ce modèle, pas de solution individuelle qui tienne : il s’agirait de bouleverser complètement l’organisation générale de la société. L’éloignement entre le domicile et le travail est surtout dicté par les difficultés de trouver un logement plus proche et les lois du marché immobilier. Et comment accéder à son lieu de travail sans voiture dans des zones où les transports collectifs sont rares voire inexistants ? Ce n’est pas forcément mieux dans les zones urbaines : prendre le métro ou le train aux heures de pointe est un Koh-Lanta du quotidien alors que de moins en moins d’entreprises continuent à se charger du transport de leurs salariés, « réduction des coûts » oblige.

En attendant, cette transition à l’électrique sert déjà allègrement au patronat de prétexte pour justifier fermetures de sites, restructurations et licenciements dans le secteur automobile. Les patrons se gavent, les travailleurs paient la note… et qui plus est pour une écologie au rabais !